Amerrika

Affiche Amerrika
Réalisé par Cherien Dabis
Pays de production U.S.A., Canada, Koweit
Année 2009
Durée
Musique Kareem Roustom
Genre Comédie dramatique
Distributeur looknow
Acteurs Hiam Abbass, Nisreen Faour, Melkar Muallem, Alia Shawkat, Jenna Kawar
Age légal 7 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 592
Bande annonce (Allociné)

Critique

Mouna, divorcée et mère d’un adolescent, est une Palestinienne débordante de vie et d’optimisme. Dans les territoires occupés, le quotidien est pourtant éprouvant et l’horizon morose. Quitter cette vie et aller travailler aux Etats-Unis devient possible un jour. Etrangère en son pays, Mouna peut l’être ailleurs. Elle part alors avec son fils rejoindre sa sœur installée depuis quinze ans au fin fond de l’Illinois. Après le réconfort des retrouvailles, quelle place vont-ils trouver dans cette «Amreeka» tant rêvée?

La réalisatrice de ce film est née de parents palestiniens et jordaniens émigrés dans l’Etat du Nebraska. Elle a souffert elle-même de ce qu’elle raconte dans ce film et elle sait de quoi elle parle lorsqu’elle évoque comment son père, pédiatre, a perdu la moitié de ses clients au moment de la première guerre du Golfe. C’est bien la question de l’identité qui est au cœur du parcours de Mouna et de son fils; étrangers dans leur pays, ils le sont également aux Etats-Unis comme partout dans le monde. Amerrika est à l’évidence un film sur l’exil. Mais il est d’abord l’histoire d’une mère et de son fils, ainsi que l’histoire de liens familiaux. De ce film d’une grande inspiration mélancolique, où les dialogues transmettent avec délicatesse les affres de l’expatriation mais aussi les lueurs des espoirs les plus fous, nous en reparlerons plus longuement et avec plaisir lors de sa sortie en salle. Il est l’une des excellentes découvertes de ce festival.

Georges Blanc


Mouna, femme palestinienne divorcée et mère d’un adolescent, Fadi, peine au quotidien dans les territoires occupés. Aussi n’hésite-t-elle pas longtemps à saisir l’occasion, lorsque celle-ci se présente, de rejoindre sa sœur installée au fin fond de l’Illinois. Mouna et Fadi savent ce qu’ils quittent et que montre rapidement le début de ce premier long métrage de Cherien Dabis. C’est la Palestine, c’est Bethléem, c’est une terre cernée par l’armée israélienne; ce sont les points de passage frontière, les attentes et les humiliations quotidiennes, mais c’est aussi une terre, celle des siens.

Mouna et Fadi sont conscients de ce qu’ils abandonnent, mais n’est-ce pas pour Eldorado? A la joie de retrouver sa sœur, son mari et leurs enfants succède progressivement la difficulté de trouver sa place aux Etats-Unis. Et cela s’avère d’autant plus difficile alors que, après le 11 septembre 2001, toute personne liée de près ou de loin au Proche-Orient se voit soupçonnée de terrorisme.

La seconde et majeure partie du film s’attache ainsi à examiner ce que signifie s’intégrer et (re)découvrir sa propre identité au moment même où celle-ci se voit menacée. Et le prix qu’il en coûte pour résister à la tentation de s’en retourner là-bas. La réalisatrice palestinienne aborde là avec finesse et des acteurs très convaincants un sujet important et délicat. Cependant n’a-t-elle pas voulu tout traiter au travers de son personnage de femme forte qui lutte sans relâche pour garder sa dignité et ne pas céder, mais aussi au travers de Fadi, l’adolescent qui se cherche, et enfin de la sœur de Mouna et de son couple pris dans quelques turbulences?

Toutefois, cet essai mérite l’attention en soulevant de bonnes questions sur la difficulté à trouver sa place au sein d’une société où les repères diffèrent totalement des siens et lorsque le racisme ordinaire devient une épreuve quotidienne au détour d’une origine proche-orientale.

Serge Molla


Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 18
Serge Molla 13
Daniel Grivel 13
Geneviève Praplan 12
Antoine Rochat 18