Critique
Inspiré d'un roman à succès espagnol - lui-même plongeant ses racines dans Alexandre Dumas, Sir Arthur Conan Doyle et autres Melville -, le nouvel opus de Polanski nous entraîne à la suite de Dean Corso (Johnny Depp), sorte de détective privé chargé de retrouver des livres rares dont certaines illustrations sont de la propre main de Lucifer. L'homme qui parviendra à réunir l'ensemble de ces gravures originales obtiendra un pouvoir démesuré.
Satanisme de pacotille (le code numérique d'un ascenseur menant à un mystérieux sous-sol, est, on l'aura deviné, le 666...), imagerie convenue, ésotérisme d'Epinal, tout est réuni pour une intrigue diablement compliquée et kitsch. Quelques rares fulgurances nous rappellent que Polanski a réalisé des films autrement plus suggestifs dans ce domaine.
Malgré une bonne distribution, de beaux décors et un pseudo-intellectualisme qui fait croire au spectateur qu'il est instruit sinon cultivé, LA NEUVIEME PORTE s'ouvre vers l'ennui sur papier glacé.
Daniel Grivel