Un mariage de rêve

Affiche Un mariage de rêve
Réalisé par Stephan Elliott
Pays de production Grande-Bretagne, Canada
Année 2008
Durée
Musique Marius DeVries
Genre Romance, Comédie
Distributeur Pyramide Distribution
Acteurs Kristin Scott Thomas, Jessica Biel, Colin Firth, Ben Barnes, Kimberley Nixon
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 590
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le rêve sera de courte durée… A peine la cérémonie de mariage est-elle terminée que belle-mère et belle-fille commencent à se chipoter.

On est dans les années 20. John Whittaker (Ben Barnes), jeune Anglais de bonne souche, tombe amoureux de Larita (Jessica Biel), superbe Américaine émancipée qui vient de gagner le Grand Prix de Monaco. Vite fait bien fait, il l’épouse et la ramène au manoir familial. Si son père Jim (très bon Colin Firth) n’est pas insensible au charme de sa nouvelle belle-fille, l’allergie est immédiate chez la belle-mère (Kristin Scott Thomas). Les deux femmes s’envoient d’abord des piques, puis se déclarent ouvertement la guerre, chacune fouillant dans le passé de l’autre et découvrant une bonne brassée de secrets. Dans ce match de tennis hargneux, John ne fera que ramasser les balles…

Comédie mélodramatique au titre ironique et énième version des difficultés relationnelles belle-fille/belle-mère, UN MARIAGE DE RÊVE est une adaptation d’une pièce de théâtre écrite en 1924 par Noël Coward. Au-delà des disputes des deux dames, on découvre un tableau parfois piquant de la société anglaise de l’immédiat après-guerre: le cinéaste Stephan Elliott - australien d’origine - s’amuse à peindre de l’intérieur les mœurs victoriennes devenues obsolètes d’une certaine aristocratie britannique. Une petite étude psychologique s’amorce ainsi, au travers de dialogues concis et souvent acérés, révélant les conflits qui surgissent entre la vieille et la nouvelle Angleterre. Avec le personnage de Larita se profile le nouveau monde: sa manière d’être, de s’habiller, ses exigences surprennent toute la famille Whittaker, à l’exception de Jim, qui a fait la guerre et en porte les séquelles, père d’ores et déjà marginalisé et que l’on sent revenu de tout. Dans son rôle d’étrangère en porte-à-faux, Jessica Biel est excellente, tout comme Kristin Scott Thomas dans celui de la femme garante des traditions, incapable de voir que son mode de vie est en voie de disparition.

On fera quelques réserves sur le sujet du film et l’intérêt qu’il peut susciter aujourd’hui. La mise en scène, de facture classique, très stylisée, un peu froide, ne donne guère d’élan à une intrigue finalement assez appliquée et théâtrale.

Antoine Rochat