Millénium

Êtes-vous parmi ceux (très nombreux) qui ont dévoré la fameuse trilogie Millénium, livrée à l’édition par son auteur Stieg Larsson peu de temps avant sa mort par crise cardiaque en 2004? Si oui, et si vous souhaitez conserver votre propre cinéma intérieur, vous n’êtes pas obligés de voir le film inspiré par le premier volet - mais vous pouvez y aller quand même tant l’adaptation du réalisateur danois Niels Arden Oplev est réussie.

Inutile de résumer l’histoire pour ceux qui l’ont lue, ni de la déflorer pour ceux qui ne connaissent pas l’enquête de Mikael Blomkvist (Michael Nyqvist), journaliste au magazine indépendant Millenium, et de sa «partenaire» Lisbeth Salander (Noomi Rapace, actrice jusqu’alors inconnue), étrange jeune femme aux allures gothiques dont le passé renferme un terrible secret.

Des secrets, les Vander (famille de puissants capitaines d’industrie) n’en manquent pas, de même que l’avocat pervers tuteur de Lisbeth. Derrière le design suédois et les beaux paysages enneigés, à la source de l’assassinat d’une des filles Vanger, transparaissent de jeunes femmes disparues, victimes de mystérieux meurtres rituels.

Sans entrer dans les détails foisonnants du roman, le film en rend bien l’ambiance et propose une galerie de personnages bergmaniens, tourmentés ou fascinés par le mal. La violence inhérente à certaines scènes est traitée sans complaisance, dans une lumière glacée. La fidélité au texte va jusque dans les allusions répétées à une marque bien connue d’ordinateurs...

Un film qui fait froid dans le dos et qui ouvre des perspectives effrayantes sur la noirceur de certaines âmes.