Critique
A Los Angeles, comme chaque matin, Fausto et Jesus, deux travailleurs mexicains clandestins, attendent au coin d’un terminal de bus, avec d’autres sans-papiers. Chacun espère se faire embaucher pour la journée. Les tâches sont ingrates, très mal payées, les vexations continuelles, mais il faut bien vivre. Aujourd’hui, Fausto et Jesus ont trouvé un boulot beaucoup mieux payé: leur outil de travail sera un fusil à canon scié…
La couleur est annoncée, et l’on se répète déjà que ça va mal se terminer. Disons-le tout de go: LOS BASTARDOS - présenté l’an dernier à Cannes (Un certain regard) il avait déjà suscité de fortes réactions (réd.: les deux acteurs avaient déjà été retenus à l’aéroport de Nice par la police des frontières...) - est une tragédie de la pire espèce. Même si la violence est quotidienne sur notre planète, un meurtre gratuit, de sang-froid comme celui qui est décrit ici, est une mort insoutenable. Le cinéaste mexicain joue la provocation, fait durer l’attente et n’épargne pas le spectateur. Une équipée sauvage à éviter.
Antoine Rochat