Enquête (L')

Affiche Enquête (L')
Réalisé par Tom Tykwer
Pays de production U.S.A., Allemagne
Année 2009
Durée
Musique Tom Tykwer, Reinhold Heil, Johnny Klimek
Genre Thriller, Espionnage
Distributeur Sony Pictures Releasing France
Acteurs Naomi Watts, Jack McGee, Clive Owen, Ulrich Thomsen, Armin Mueller-Stahl
N° cinéfeuilles 587
Bande annonce (Allociné)

Critique

On avait connu Tom Tykwer (COURS, LOLA, COURS) mieux inspiré. Avec L’ENQUÊTE, le cinéaste allemand se branche platement sur l’actualité (celle des opérations bancaires frauduleuses), table sur la notoriété de deux mégastars (Clive Owen et Naomi Watts), fait voyager tout son monde autour de la planète (New York, Milan, Istamboul, Berlin, Lyon, etc.) et finit par noyer le spectateur dans un fatras de considérations politico-économico-financières hermétiques, saupoudrant le dialogue d’aphorismes pseudo-philosophiques malvenus. L’ENQUÊTE - le film a fait l’ouverture de la dernière Berlinale - est un thriller imaginaire finalement peu crédible.

En deux mots: l’International Bank of Business and Credit (établissement luxembourgeois, ouf!) est une multinationale sans scrupules spécialisée dans le blanchiment d’argent sale et beaucoup d’autres opérations illégales. Un agent d’Interpol, Louis Salinger (Clive Owen, l’acteur se tire d’affaire, laissons-lui cela), est chargé de mettre de l’ordre là-dedans. Il se lance dans une vaste enquête, épaulé par le district attorney adjoint de Manhattan Eleanor Whitman (Naomi Watts (on lui accordera un accessit, même si elle quitte l’écran bien avant le final). Salinger est bien décidé à tout faire pour mettre un terme à de telles pratiques. Quitte à transgresser aussi les lois. D’un bout à l’autre du monde, les deux protagonistes principaux vont se lancer dans de multiples courses-poursuites à hauts risques!

Le film s’inspire un peu de tout, de la crise financière actuelle, des films de James Bond, des polars à l’américaine destinés au marché mondial. A noter que si la magouille financière est partout, la Suisse ne s’en tire pas trop mal: un politicien et militaire africain déclare que les relations qu’il entretient avec notre pays «sont devenues impossibles parce que les Suisses se sont mis à beaucoup trop contrôler les mouvements de leur argent» (tiens, tiens?). Le tout à l’avenant, et le reste à classer au rayon des films spectaculaires et des séquences-chocs qui se voudraient d’anthologie, mais ratent le coche (la fusillade dans le Musée Guggenheim fait partie de celles-là).

Une telle superproduction voudrait montrer - c’est le dossier de presse qui le prétend - que «même si nous nous sentons impuissants face à de puissantes entreprises, en tant qu’individus nous avons pourtant le pouvoir de changer les choses». Ah oui?!

Antoine Rochat