Critique
Ce premier long métrage de la réalisatrice équatorienne a connu un énorme succès dans son pays, avec plus de 300’000 entrées. Il arrive en Suisse bardé de prix, dont celui du Festival Filmar en América latina de Genève. Trouvera-t-il le même accueil dans les salles romandes? Ce n’est pas sûr. L’œuvre construite à partir d’une jolie idée s’enlise un peu en cours de route et ne parvient pas à prendre la puissance attendue d’un tel sujet.
Esperanza (Tania Martínez) arrive d’Espagne pour visiter l’Equateur. Dans le bus qui la conduit de Quito à Cuenca, elle fait la connaissance de Teresa (Cecilia Vallejo). Mais voilà qu’une grève nationale interrompt le voyage. Les deux femmes décident de continuer en auto-stop, entraînant avec elles les spectateurs qui voudront bien profiter d’un voyage forcément aléatoire.
«L’essence du voyage», c’est ce que veut mettre en lumière la réalisatrice, en suivant des personnages abandonnés aux hasards de la route. C’est un voyage dans la réalité du pays, paysages splendides mais troubles politiques, plage luxuriante mais villages désertés par les plus jeunes. On voudrait que la mise en scène soit plus structurée, les acteurs plus convaincants. On voudrait y voir plus de poésie… Malheureusement, le film reste en deçà des sentiments qu’éveille à tous les coups pareille itinérance.
Geneviève Praplan