Déjeuner du 15 août (Le)

Le Déjeuner du 15 août est le premier film d’un quinquagénaire romain, par ailleurs coscénariste du film Gomorra. Puisant dans quelques expériences autobiographiques, il a réalisé ce délicieux petit bijou sans prétentions métaphysiques, tourné dans son appartement du Trastevere (avec la crainte que les planchers ne résistent pas au poids de l’équipe de tournage et des machines…), engageant des comédiennes amatrices pour jouer les vieilles dames et des amis d’enfance pour d’autres rôles. Et c’est lui qui, sous la pression de ses amis et du budget, a endossé avec talent le premier rôle, en imaginant ce qui lui serait arrivé dans la réalité s’il avait accepté la proposition du régisseur de son immeuble.

Dans la fiction, voici ce que cela donne: Gianni, 50 ans et des poussières, vit avec sa maman dans un grand appartement au cœur de Rome. Il ne travaille pas afin de s’occuper de tout: lecture, cuisine, ménage et courses. Mais l’ensemble de la copropriété menace de les expulser car ils n’ont pas payé leurs charges depuis plusieurs années.

Le régisseur propose alors à Gianni un marché insolite: garder sa mère pendant le weekend du 15 août, contre l’effacement de cette dette. Le jour dit, Gianni voit arriver non seulement la mère du régisseur, mais aussi sa tante... Victime d’un malaise, Gianni appelle son ami médecin, qui lui demande à son tour un service...

Il se retrouve ainsi avec quatre dames âgées au milieu d’une Rome envahie par la chaleur et désertée par ses habitants lors du congé de la mi-août, et il faut faire cohabiter et nourrir tout ce petit monde.

Mélange subtil de tendresse, de finesse d’observation, de philosophie de la vie quotidienne, Le Déjeuner du 15 août est un de ces films qui fait du bien, un rayon de soleil au milieu des tragédies de la vie et de la fiction.