Réalisé par | John Patrick Shanley |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2008 |
Durée | |
Musique | Howard Shore |
Genre | Drame |
Distributeur | Walt Disney Studios Motion Pictures France |
Acteurs | Philip Seymour Hoffman, Viola Davis, Amy Adams, John Patrick Shanley, Alice Drummond |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 585 |
Adaptation cinématographique - par son auteur, John Patrick Shanley, Prix Pulitzer - d’une pièce de théâtre à succès, DOUTE renvoie aux années 60. On est dans le Bronx, où Sœur Aloysius (Meryl Streep), religieuse rigide et acariâtre, dirige sans ménagement une école catholique. Sur la foi d’un témoignage douteux - celui de Sœur James (Amy Adams), jeune enseignante sous ses ordres -, elle se convainc que le Père Brendan Flynn (Philip Seymour Hoffman) entretient une relation interdite avec Donald Miller (Joseph Foster), un élève afro-américain qui vient d’être admis dans l’établissement (on est dans les premières années de l’intégration des Noirs dans les écoles). La directrice part en croisade contre le Père Flynn et va s’acharner à sa perte.
La mise en scène de DOUTE est théâtrale, et John Patrick Shanley ne s’en cache pas. Le film est donc fait de dialogues, de plans rapprochés, priorité étant donnée aux visages (à ce jeu-là, Meryl Streep et Philip Seymour Hoffman sont absolument remarquables). Tout se déroule - ou presque - dans un univers fermé, celui des classes, des bureaux, des couloirs de l’école. Les face-à-face, dans ce huis clos, seront tendus, les affrontements vifs.
D’emblée, le spectateur est pris à témoin: peut-on avoir accès à la vérité? Y a-t-il faute de la part du Père Flynn lorsqu’il manifeste un peu d’affection à Donald, volontiers souffre-douleur de ses camarades? Peut-on trouver des preuves objectives de ce qui lui est reproché ou se situe-t-on au niveau des idées préconçues et des préjugés? Le cinéaste et auteur de la pièce met en évidence la complexité du problème, usant de dialogues serrés et subtils, entre Sœur Aloysius et Flynn bien sûr, mais aussi entre la directrice et la mère (Viola Davis) de Donald, dans une très belle séquence où la seconde remet en cause la définition même de l’amour, tout particulièrement de celui que l’on porte à son enfant. Ou à autrui en général.
Le doute - on l’a compris - restera au centre de ce récit empreint d’incertitudes. Tout au cours de cette réflexion sur les apparences trompeuses, sur la peur du changement, sur le goût du pouvoir aussi, l’intérêt ne faiblit pas. DOUTE est un film dense, porté par deux acteurs hors du commun.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
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Georges Blanc | 12 |
Geneviève Praplan | 15 |
Antoine Rochat | 13 |