Picnic

Mihai (Adrian Titieni) et Lubi (Ioana Flora) forment un couple en crise. Ce pique-nique à la campagne doit les aider à se détendre et à revoir paisiblement les problèmes qui les minent. Mais, arrivés dans la forêt, ils font la connaissance, bien malgré eux, d’une jeune prostituée. Cette rencontre va bouleverser leur journée.

C’est le premier long métrage d’Adrian Sitaru, cinéaste roumain qui a travaillé pour la télévision jusqu’ici. Résolu à filmer avec très peu de moyens, il opte pour la caméra subjective afin de «montrer, sans forcément avoir à raconter, que tout ce qui arrive peut être produit par une personne extérieure: Dieu, un ange, le réalisateur, ou toute autre personne qui regarde sans intervenir», explique-t-il.

PICNIC n’est pas toujours facile à suivre. Adrian Sitaru est un disciple de Lars Von Trier et de sa théorie cinématographique Dogma 95. Sa palette est volontairement limitée et son montage abandonné au subjectif. Ses images sont celles que voient les protagonistes. Il en ressort une œuvre intéressante par sa démarche, certes, mais que, paradoxalement, le souci naturaliste finit par faire tomber dans l’artifice. Plus exercice de style que démonstration des difficultés d’un couple, la relation de Mihai et Lubi devient agaçante, tandis que les yeux se fatiguent à suivre les mouvements constants de la caméra.