Elève libre

Affiche Elève libre
Réalisé par Joachim Lafosse
Pays de production France, Belgique
Année 2008
Durée
Genre Drame
Distributeur agorafilms
Acteurs Jonathan Zaccaï, Yannick Renier, Jonas Bloquet, Claire Bodson, Pauline Etienne
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 583
Bande annonce (Allociné)

Critique

En trois mots d’abord: Elève libre raconte l’histoire de Jonas, collégien de 16 ans en échec scolaire. Père et mère sont inadéquats. Jonas croise un couple, Nathalie et Didier, et un célibataire, Pierre, qui tous trois semblent vouloir le prendre en charge et l’aider à passer un examen lui permettant d’éviter d’entrer dans un lycée technique. Mais voilà, on n’a rien sans rien: l’étrange trio trentenaire commence par se mêler des premiers émois amoureux de l’adolescent, qui vient de rencontrer une jeune étudiante, Delphine. Ils se moquent de lui et vont s’amuser à lui inculquer une véritable (selon eux) éducation sexuelle, avec toutes les variantes possibles, toutes les déviances, tous les exercices pratiques. Cette initiation très crue et quelques leçons de maths et de physique permettront à Jonas de réussir ses examens…

En deux mots maintenant: Elève libre est un film claustrophobe qui décrit un monde pervers. Tout au cours de ce récit fait de longues séquences de discussions intimes, équivoques ou provocantes, où tout est dit sur le sexe, où tout est montré (ou presque), Jonas se prête à toutes les formes de coucheries possibles avec ses trois hôtes libertins très libertaires. Seul personnage fort, Delphine saura dire non, faisant le bon choix de s’en aller.

En un seul mot enfin: Elève libre porte mal son nom. Cette liberté que trois adultes dépravés croient faire découvrir à un adolescent est en vérité un leurre. Jonas se retrouve confronté à une notion fallacieuse et restrictive de l’amour, qui se limite à la stricte mécanique du sexe. Les sentiments? Aux abonnés absents. Nathalie, Didier et surtout Pierre - flatteur, hypocrite, pervers et menteur - ne font que se regarder le nombril (et au-dessous).

Avec Nue propriété (2006, CF n. 541), le cinéaste belge Joachim Lafosse s’était déjà intéressé au grave dysfonctionnement d’une famille.

Rebelote aujourd’hui, avec la même froideur dans l’écriture, le même huis clos étouffant, les mêmes personnages antipathiques (les acteurs, on leur laissera cela, sont excellents), avec la même volonté délibérée de refuser toute psychologie - on en prendra donc acte -, mais avec aussi la même et désolante absence de tout point de vue, ce qui est beaucoup plus grave et laisse pantois.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 4
Georges Blanc 2
Daniel Grivel 5