Young@Heart

Affiche Young@Heart
Réalisé par Stephen Walker
Pays de production Grande-Bretagne
Année 2007
Durée
Genre Documentaire, Musical
Distributeur Le Pacte
Acteurs Joe Benoit, Helen Boston, Louise Canady, Elaine Fligman, Jean Florio
N° cinéfeuilles 582
Bande annonce (Allociné)

Critique

Depuis 1982, la chorale Young@Heart (Jeunes de cœur), de Northampton, Massachusetts, revisite le répertoire rock, punk et R&B. Autant dire que vu l’âge des choristes dont les membres ont en moyenne 80 ans, cette chorale est très particulière. Le documentariste britannique Stephen Walker a donc suivi ses vingt-quatre retraités et leur directeur, un jeune de 53 ans, aussi exigeant qu’attentif et humain pendant les sept semaines de répétitions de leur nouveau spectacle, composé de chansons des Clash, de James Brown et de Sonic Youth.

Lorsque l’on déclare que le travail musical est excellent pour garder la forme et la mémoire, on pense généralement musique classique, or, cette fois-ci, les pistes empruntées sont inédites, mais paraissent être plus le choix du directeur que de l’ensemble du groupe. Ce dernier fait néanmoins tout son possible pour faire siennes ses chansons dont le spectateur comprendra, pour la première fois peut-être (parce qu’elles ne sont pas couvertes par les instruments) les paroles. Que ce soit «Skisophrenic» de Sonic Youth, «I feel so good» de James Brown ou «Yes, we can», les «vieux» y mettent progressivement une énergie étonnante qui fera le soir de la première le gage de leur succès, jusqu’à reprendre à leur compte les cris de James Brown!

Mais l’âge a non seulement ses «bobos», il a également ses drames (chimiothérapie pour l’un, insuffisance pulmonaire pour l’autre). Et le documentariste d’accompagner tel ou tel membre du groupe dans ses dernières répétitions et sa mort juste avant le concert. Comment le chœur vit-il un tel choc, à quelques minutes d’un concert donné pour des prisonniers? Ce jour-là, l’émotion, non feinte, sera aussi palpable pour les chanteurs que pour leurs auditeurs, pour ne pas dire les spectateurs. Visages marqués par la vie, peines à se déplacer, solos difficiles à mémoriser, les embûches sont nombreuses pour ce chœur, mais qu’ils aient 70 ou 90 ans, ils insistent et donnent au film un caractère roboratif. Un seul regret: on voit finalement peu le groupe véritablement travailler vocalement, hormis tel ou tel soliste.

Serge Molla