Critique
Bella Swan (Kristen Stewart), lycéenne discrète et introvertie, ne fait pas partie des adolescents «à la mode» de son collège.
L’environnement familial faisant défaut - sa mère est partie avec un joueur de base-ball -, elle s’en va vivre chez son père, dans la petite ville de Forks (Washington). Tout devrait continuer comme avant.
Tout va changer pourtant lorsqu’elle rencontre Edward Cullen (Robert Pattinson), un jeune garçon glacial et mystérieux. Edward a des dons particuliers: vif et intelligent, il sait voir à (très longue) distance, lire dans la pensée d’autrui, se déplacer à la vitesse de l’éclair et arrêter une voiture qui roule à la seule force de ses mains. Une histoire d’amour s’esquisse entre les deux adolescents, mais Bella reste sur ses gardes: quelle est la véritable identité de ce jeune homme qui avoue avoir 18 ans depuis 1918 (l’histoire se situe pourtant de nos jours) et se prétend immortel? On ne révélera rien de très important en précisant qu’Edward est en fait un vampire, sans crocs, et assez sympathique. Avec toute sa famille (de vampires), il a choisi de vivre en accord avec les hommes et sans boire leur sang. Mais il devra beaucoup lutter, les instincts sont tenaces…
Adaptation d’un best-seller de Stephenie Meyer - on nous promet déjà d’autres épisodes -, TWILIGHT est l’histoire d’un amour interdit, l’évocation d’un drame qui se voudrait cornélien, le récit aussi des luttes de la famille Cullen avec un autre clan de vampires (plus authentiques et moins bien intentionnés) fermement décidés, eux, à faire un sort à la jeune Bella. On aura droit à quelques belles poursuites, à deux ou trois bagarres gratinées, le tout emballé dans un suspense somme toute assez classique. Film de vampires «soft» destiné à un large public, TWILIGHT fait l’économie de l’habituelle hémoglobine accompagnant de telles productions. Les bons sentiments sont au rendez-vous, la narration et la mise en scène restent appliquées et les effets spéciaux ne plombent heureusement pas l’exercice. Les acteurs jouent la retenue, délaissant l’expressionnisme auquel le genre fait trop souvent appel. Les décors - intérieurs d’habitats et forêts touffues - sont appelés à la rescousse pour créer l’atmosphère requise. Dans cette difficile histoire d’amour il n’y aura pas de grosses surprises. Tout se terminera bien. Ou presque…
Antoine Rochat