Critique
Frank Miller poursuit ses réalisations dont les scénarios sont tirés de bandes dessinées. Il s’attaque cette fois-ci à celle de Will Eisner qu’il découvrit à 13 ans. Comme pour SIN CITY et 300, THE SPIRIT multiplie les essais cinématographiques et c’est peut-être cela qui retient d’abord l’attention. Aussi tourna-t-il l’intégralité de son film devant des écrans verts, et d’ajouter en postproduction des décors en images de synthèse pour créer un hybride de film traditionnel et de comic book. Il y a là sans conteste une réussite quant à la restitution d’un climat et du genre bande dessinée. Cadrages, sons, usage des couleurs, beautés fatales, violent, mélanges des époques, allusions, citations du 7e art, références mythologiques, etc., marquent une prédilection pour une construction et un esthétisme analogues à ceux de certains jeux vidéo. Quant au scénario, il suffit de préciser qu’il relate le retour des morts de Denny Colt (Gabriel Macht), ancien flic décidé cette fois-ci à débarrasser à tout jamais celle qu’il aime par-dessus tout, sa ville, et dont il s’estime l’esprit de la «Pieuvre» malfaisante (Samuel L. Jackson).
Serge Molla
