Critique
Tourné en Thaïlande à l’intention des petits Occidentaux en vacances de Noël, SUNNY ET L’ELEPHANT est une grande aventure exotique, avec des animaux (quelques jolis gros plans) et des indigènes (qui parlent français!) C’est surtout une superproduction qui rate sa cible. Comme trop souvent, le scénario est celui d’un adulte qui pense à la place des enfants et ceux-ci risquent bien de ne pas s’y reconnaître.
Sunny (Keith Chin) rêve de devenir cornac, mais son maître refuse de lui donner sa chance. En même temps, le travail en forêt des cornacs et de leurs éléphants est remplacé par l’industrialisation. Un vétérinaire français met au point un projet pour donner de nouveaux débouchés aux familles au chômage. Il va devoir se battre contre un promoteur touristique qui compte utiliser les animaux pour promener les étrangers.
Convenu et caricatural, doublé d’une musique qui n’a rien à voir avec le décor naturel thaï, le film des réalisateurs français endort plus qu’il n’intéresse. Pourtant, il charrie des idées passionnantes, qui se retrouvent toutes dans la philosophie du développement durable avec ses trois piliers: l’écologie, l’économie et le social. Il y aurait là de quoi alimenter beaucoup de discussions, de recherches et de travaux scolaires. A condition que ces thèmes ne soient pas noyés dans le manichéisme et les bons sentiments.
Geneviève Praplan
