Critique
Lauréat des Robert Capa ICP Awards, Alberto Venzago est avant tout un photojournaliste qui maîtrise admirablement le noir et le blanc. S’il a travaillé sur TRIP TO ASIA (CF n. 578), sa «patte» marque indéniablement le documentaire consacré à son frère Mario, chef d’orchestre - plus qu’un documentaire, une création esthétique extraordinairement soignée.
Le chef d’orchestre, littéralement saisi par l’opéra «Penthésilée» du compositeur suisse Othmar Schoeck, a failli laisser sa santé, ses biens voire sa vie en montant cette œuvre exigeante au KKL de Lucerne. Le cinéaste nous fait suivre son parcours à la fois athlétique et ascétique, dans un film où se mêlent subtilement paroles, images et livret, jusque - sans élitisme - dans des détails triviaux.
Ceux qui en douteraient réaliseront que la vie d’artiste (chef d’orchestre, instrumentiste ou chanteur) n’est pas toujours un chemin semé de roses. Ici, on est loin de l’image un peu cabotine et «glamour» du directeur du Symphonique de Berlin. A sa manière, Mario Venzago est une étoile solitaire, à des années-lumière des feux du star-system.
Espérons que le film sortira en DVD, car il risque de connaître une carrière météorique dans les salles.
Daniel Grivel
