Shotgun Stories

Affiche Shotgun Stories
Réalisé par Jeff Nichols
Pays de production U.S.A.
Année 2007
Durée
Musique Lucero Pyramid
Genre Drame, Thriller
Distributeur ASC Distribution
Acteurs Natalie Canerday, Michael Shannon (II), Douglas Ligon, Barlow Jacobs, Glenda Pannell
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 579
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les trois frères Son, Boy et Kid Hayes - la trentaine environ - vivotent dans une petite ville du sud-est de l’Arkansas. Du premier on sait qu’il a fait de la prison et qu’il travaille maintenant dans une pêcherie. Les deux autres ne sont pas de gros bosseurs. Leur vie, à tous les trois, est sans grand avenir, leurs échanges se limitent à quelques hochements de têtes, à deux ou trois mots, à quelques regards. Ils apprennent la mort de leur père. Un père qui n’apparaît pas dans le film et que Son a toujours renié parce qu’il les avait abandonnés très jeunes, parce qu’il s’était remarié et avait eu, de son second mariage, trois autres garçons… Trois fils que Son, Boy et Kid exècrent - par jalousie sans doute.

Lors de l’enterrement du père, et suite à un geste provocateur de Son, le conflit éclate entre les deux fratries et le film prend la forme d’une sorte de vendetta familiale, sans que l’intrigue débouche sur autre chose qu’un retour à la case départ… Pas de véritable tragédie (il y a pourtant des morts!) et pas de happy end bien sûr.

SHOTGUN STORIES laisse finalement chacun sur sa faim. Autant l’écriture est maîtrisée, le rythme (lent) bien trouvé, les personnages bien campés, autant l’intérêt, une fois posée la thématique du conflit familial, va s’infléchissant, pour le spectateur, vers une forme de résignation cinématographique. L’escalade de la violence - sur laquelle le réalisateur ne s’appesantit heureusement pas - est bien amenée, mais les causes profondes de ce conflit et de cette haine qui oppose deux fratries restent peu explicites.

Jeff Nichols a réalisé ce premier film en quinze jours, ne disposant que d’un tout petit budget. Les images du pays (les champs de coton), la lumière solaire du sud de l’Arkansas, la description d’une Amérique rurale laissée à elle-même témoignent d’une qualité d’observation indéniable. Reste à souhaiter que ce cinéaste puisse s’exprimer, la prochaine fois, en disposant d’un scénario plus riche et d’un producteur avisé…

Antoine Rochat