Mais où se cache Osama Ben Laden?

Affiche Mais où se cache Osama Ben Laden?
Réalisé par Morgan Spurlock
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 579

Critique

Avec SUPERSIZE ME, en 2004, le cinéaste américain Morgan Spurlock s’en était pris à la multinationale McDonald, l’accusant ni plus ni moins de vendre de la «malbouffe». Lui-même avait poussé l’exercice jusqu’à se nourrir exclusivement dans les fast-foods McDonald, et en particulier de «supersize», jusqu’à s’en rendre malade…

Avec MAIS OU SE CACHE OSAMA BEN LADEN?, Morgan Spurlok, nouveau Don Quichotte, se lance dans un voyage et un documentaire farfelu qui se veut à la fois faussement naïf (on sait bien qu’il ne trouvera pas le hors-la-loi le plus recherché au monde) et drôle, par moments tout au moins, lors de quelques-unes des rencontres pittoresques qu’il fait dans son tour du monde.

Spurlock s’est ainsi promené pendant cinq mois, avec une petite équipe de tournage (un cameraman, un preneur de son et un traducteur) dans plusieurs pays plus ou moins sécurisés. Au Maroc d’abord, en Egypte, en Israël, en Arabie saoudite, en Afghanistan, au Pakistan pour finir, allant même, semblet-il, jusqu’à visiter un ancien repaire du numéro un d’Al-Qaida, dans les montagnes afghanes de Tora Bora. Sans se mettre trop en vedette, Morgan Spurlock prend le pouls des gens et les questionne inlassablement, du simple promeneur dans la rue jusqu’au responsable politique d’une région, en passant par les touristes, les policiers et les commerçants. Spurlock s’amuse en route, glissant ici ou là une séquence d’animation comique ou une parodie du cinéma hollywoodien.

Le résultat est mitigé. On n’apprend rien de très nouveau: l’antiaméricanisme qui se développe dans ces régions-là est connu, le désir de tous les citoyens de vivre en paix aussi. La grande majorité des habitants des pays traversés ne sont pas belliqueux et détestent les terroristes. Spurlock découvre aussi que les avis exprimés par les gens qu’il croise ne reflètent pas toujours, loin s’en faut, les positions politiques officielles du pays où ils vivent. Voilà peut-être un message qu’il serait bon de faire circuler…

Antoine Rochat