Mesrine: L'instinct de mort et Mesrine: L'ennemi public n° 1

Affiche Mesrine: L'instinct de mort et Mesrine: L'ennemi public n° 1
Réalisé par Jean-François Richet
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 578

Critique

Après Coluche, Françoise Sagan, François Mitterrand et tant d’autres, cinéma et télévision brossent les portraits de personnalités du monde politique ou artistique. C’est un genre délicat où se mêlent réalité et fiction. Ici Jean-François Richet attaque (c’est le cas de le dire) un très gros morceau. En deux films qui totalisent 245 minutes, il retrace l’itinéraire de Jacques Mesrine, qualifié d’ennemi public n°1. Né à Clichy en 1936, il sera abattu froidement par les forces de police française en 1979, sans autre forme de procès.

Comme le film, le personnage est ambigu. Dans ce genre, il est difficile d’échapper à un jugement personnel et de ne pas prendre parti. Le cinéaste n’est pas tendre envers Mesrine, toutefois il ne peut échapper à une certaine sympathie pour un homme qui s’est trouvé pris dans un engrenage de violence auquel il ne peut échapper. Il réussira plusieurs évasions spectaculaires qui contribuèrent à le rendre célèbre et à le faire craindre. Il y avait là une belle matière pour un réalisateur qui se laisse piéger par l’envie de signer une fois de plus un thriller comme on en voit beaucoup sur nos écrans. Richet n’y échappe pas dans le premier volet L’INSTINCT DE MORT qui, a cet égard, est assez banal.

DANS L’ENNEMI PUBLIC N° 1, 2e volet (sortie prévue le 19 novembre), on découvre un autre aspect de la personnalité de ce braqueur de banques. Il exprime sa haine de la société capitaliste et la justice qu’il bafoue à plaisir. Il y a là un aspect politique qui explique ce personnage jusqu’au-boutiste qui tue sans état d’âme. Il sait parfaitement qu’il finira droit dans le mur et ne se fait aucune illusion. Un jour, sa révolte armée prendra fin. Il n’a donc rien à perdre.

Vincent Cassel est remarquable dans ce rôle difficile et donne de Mesrine un portrait vraisemblable et cohérent. Le scénario est inspiré de son autobiographie, rédigée en prison et des nombreuses traces laissées par l’actualité de l’époque qui nourrissait les médias. On peut déplorer un accompagnement musical pompeux et fatigant tout au long de ces deux films qui auraient gagné à être plus courts.

Reste une question importante. Quel intérêt à faire resurgir ces événements datant aujourd’hui de plus de trente ans, en une époque qui ne manque hélas ni de tueries ni de violence?

Maurice Terrail