Critique
Jerry Shaw (Shia LaBeouf) et Rachel Holloman (Michelle Monaghan) ne se connaissent pas, jusqu’au jour où ils reçoivent un appel téléphonique d’une femme mystérieuse, qu’ils n’ont jamais rencontrée et qui menace leur vie et leur famille. Du coup, Jerry et Rachel seront constamment suivis et contraints à obéir à sa voix, quitte à devenir les fugitifs les plus recherchés des Etats-Unis.
Mais pourquoi eux? Pourquoi un tel acharnement? Sur un rythme haletant, le réalisateur livre un film efficace qui enchaîne scènes d’action et de poursuite, et courts moments pour permettre au spectateur de reprendre souffle. Toutefois, ce qui est peut-être à retenir, hormis le fait que tout cela est bien fait et bien dosé, c’est ce que cette réalisation exprime d’un pays après les conséquences militaires et intérieures du 11 septembre 2001, entrée en guerre en Irak et vote d’un article de loi permettant une surveillance intensive des citoyens. Le scénario retenu suggère combien la confiance dans tel ou tel service secret s’est érodée et combien ces derniers sont néanmoins décidés à garder le contrôle. D’où le recours à une machine qui, elle, ne connaîtra(it) aucune défaillance. En 1968 déjà, et avec un autre talent, Stanley Kubrick explorait cette piste: c’était 2001 L’ODYSSEE DE L’ESPACE, avec l’ordinateur Hal bien décidé à prendre le contrôle d’une délicate mission.
Serge Molla