Critique
Les promenades de Frida (Shulamit Adar), 75 ans, dans les rues de Paris la ramènent invariablement vers son passé, c’est-à-dire vers l’appartement où elle vivait autrefois avec les siens. Pour cette femme juive rescapée de la Shoah qui perd la mémoire, le présent n’existe plus et le passé ne resurgit que par bribes. Ses enfants se sentent bien impuissants à ses côtés.
Dans cette chronique familiale où la gravité des propos se pare de pudeur et de délicatesse, le réalisateur parvient à éviter le piège de l’émotionnel en filmant la vieillesse avec tendresse et subtilité et en mettant en évidence les liens familiaux. Mais il ne réussit pas à nous captiver. Mal photographiée, usant et abusant de tous les clichés propres au cinéma français actuel, sa réalisation finit par nous lasser et même nous agacer.
Georges Blanc