Critique
Le nouveau film de Ben Stiller a coûté 90 millions de dollars. Ce n’est pas le long métrage le plus cher de l’histoire du cinéma: en 2007, le 3e épisode de PIRATE DES CARAÏBES en a coûté 300. Mais quand on voit TONNERRE SOUS LES TROPIQUES, on se dit que c’est vraiment cher payé pour un pareil ratage qui ne respecte rien: ni le tonnerre, ni les tropiques, ni le cinéma. Et pourtant, parmi le nom des scénaristes apparaît celui d’Ethan Cohen. Oui, l’un de ces deux frères capables des meilleures œuvres, comme le magnifique NON, CE PAYS N’EST PAS POUR LE VIEIL HOMME (2007).
TONNERRE SOUS LES TROPIQUES est une mise en abyme, un film sur un autre film, qui caricature l’industrie cinématographique étasunienne. Un réalisateur incapable a réuni un groupe d’acteurs sur le déclin, tous avides de retrouver la gloire. Ils jouent le rôle de soldats enrôlés pour la guerre du Vietnam, mais ils sont mauvais et leurs caprices de stars font entrevoir la faillite du projet. Pour sauver la mise, le tournage se déplace et s’installe… dans le vrai Vietnam.
L’idée de départ est intéressante. Mais pourquoi fallait-il l’écraser sous la grossièreté, la bêtise, la complaisance? Pour dire que Hollywood n’est plus ce qu’il était? Cela, on le savait; on aurait aimé qu’on nous le rappelle avec un humour véritable, une ironie subtile et un peu plus d’intelligence.
Geneviève Praplan