Réalisé par | Mike Leigh |
Pays de production | Grande-Bretagne |
Année | 2008 |
Durée | |
Musique | Gary Yershon |
Genre | Comédie |
Distributeur | pathefilms |
Acteurs | Sally Hawkins, Alexis Zegerman, Andrea Riseborough, Sinead Matthews, Kate O'Flynn |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 574 |
En lever de rideau, une jeune femme à la jolie frimousse, Poppy (épatante Sally Hawkins, Ours d’argent de la meilleure actrice à Berlin), zigzague à vélo à travers la circulation citadine et fait irruption dans une librairie qu’elle ne tarde pas à quitter, laissant derrière elle un vendeur complètement déboussolé. Le spectateur lui aussi peut être parfois dérouté par certaines scènes, tant Poppy est primesautière et imprévisible.
Mike Leigh, dont la filmographie importante (Secrets et mensonges, Vera Drake...) ne se signale pas forcément par une ambiance rigolote, offre ici une comédie douce-amère, avec une sorte d’Amélie Poulain à la mint sauce, apprêtée avec tendresse et subtilité. A travers les tribulations en arc-en-ciel de son héroïne, au-delà de la drôlerie des situations, il instille une réflexion rafraîchissante sur l’enseignement. Poppy, maîtresse enfantine qui vit avec sa copine Zoe (Alexis Zegerman), illumine ou perturbe quelques existences. Ses leçons d’auto-école - hilarantes - la confrontent à Scott (bouleversant Eddie Marsan), moniteur frustré et tatillon qu’elle pousse dans ses derniers retranchements. Elle aime ses élèves, qu’elle observe avec perspicacité, ce qui l’amène à détecter un cas de maltraitance, occasion d’une belle rencontre avec un assistant social au grand cœur, Tim (Samuel Roukin) - et d’une scène poignante autour du garçonnet malheureux.
Tout n’est pas noir pour Poppy, qui tend à voir le verre de la vie à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Elle s’éclate avec bonheur dans des cours de flamenco et dans des séances de trampoline. Son côté fofolle et son apparent optimisme à tous crins pourraient agacer les gens «raisonnables» et les pisse-vinaigre, mais ne nous y trompons pas: certes, elle souffre d’un certain mal-être, mais elle l’affronte avec sagesse et énergie - à la limite, elle illustre l’affirmation paulinienne selon laquelle Dieu a choisi ce que le monde estime fou pour couvrir de honte les sages. Et si l’on sort de sa rencontre son sourire contagieux aux lèvres et avec la certitude que, comme on dit, il est agréable d’être important mais qu’il est plus important d’être agréable, ce n’est déjà pas si mal.
Daniel Grivel
Nom | Notes |
---|---|
Daniel Grivel | 18 |
Georges Blanc | 16 |
Geneviève Praplan | 18 |
Anne-Béatrice Schwab | 14 |
Maurice Terrail | 17 |