Critique
Ils sont très différents les uns des autres, différents dans leur âge, leur caractère, leur profession, leur vie sexuelle, leurs engagements quotidiens. Mais ils ont en commun une longue amitié qui commence à souffrir d’un peu de fatigue. Un soir qu’ils sont tous réunis, Lorenzo (Luca Argentero) est frappé par une hémorragie cérébrale qui le plonge dans le coma. Davide (Pierfrancesco Favino), son ami, est effondré. Mais il n’est pas seul, les autres l’accompagnent, redécouvrant la force de leurs sentiments face aux difficultés qu’ils affrontent.
Ferzan Ozpetek raconte avec délicatesse cette histoire dans laquelle se tricotent une dizaine d’existences. Le sujet paraît tout simple, il est très complexe au contraire. Car si le tableau de famille est facile à peindre, il faut le rendre intéressant jusqu’au bout de la pellicule. De ce point de vue, le réalisateur en rajoute un peu trop et le film peine à se conclure. Pour autant, les qualités de SATURNO CONTRO sont nombreuses, d’une mise en scène discrète à une bande-son bien utilisée. Le film tient aussi par la force de ses acteurs, Margherita Buy en particulier, que Silvio Soldini a fait jouer dans PANE E TULIPANI (2000) et GIORNI E NUVOLE (sur les écrans). Quant à l’humour et à l’ambiance italienne, ils font beaucoup pour que le film soit un plaisir.
Geneviève Praplan
