Sagan

Affiche Sagan
Réalisé par Diane Kurys
Pays de production France
Année 2008
Durée
Musique Armand Amar
Genre Drame, Biopic
Distributeur EuropaCorp Distribution
Acteurs Sylvie Testud, Jeanne Balibar, Arielle Dombasle, Lionel Abelanski, Pierre Palmade
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 572
Bande annonce (Allociné)

Critique

De la période qui va de 1954 (date du phénoménal succès de Bonjour Tristesse) à la mort de l’écrivain, en 2004, dans sa maison de Normandie, la cinéaste Diane Kurys a gardé de la vie de Françoise Sagan les moments qui lui sont parus les plus significatifs: sorties de quelques livres, relations avec un entourage souvent profiteur (dans cette «cour», on croise le danseur Jacques Chazot, les écrivains Florence Malraux et Bernard Frank, la rédactrice d’Elle Peggy Roche et quelques autres), ses deux mariages, la naissance de son fils Denis (1962), son grave accident de la route - Sagan aimait les belles voitures de sport anglaises -, sans oublier les périodes d’addiction à l’alcool et à la drogue, sa déchéance finale et sa mort. Diane Kurys ne cache aucun des épisodes marquants d’une vie souvent remplie d’excès ou de scandales. Françoise Sagan aimait jeter l’argent par les fenêtres et répétait à qui voulait l’entendre qu’elle n’avait qu’une envie, s’amuser…

La mise en scène assez plate du film, son écriture appliquée, une certaine mollesse dans le récit laissent clairement entendre que ce SAGAN est une production destinée à la TV. Ce «biopic» trop sage - Françoise Sagan était tout de même une révoltée - passe mal sur le grand écran. Tout particulièrement durant la première heure qui n’est qu’une laborieuse et pénible illustration de la vie de l’héroïne. Le film n’a pas de rythme, les liaisons temporelles font défaut, l’œuvre littéraire est absente - même si quelques citations en voix off tentent timidement de restituer la fameuse «petite musique» de la romancière.

La deuxième heure, plus intimiste, plus crue aussi - celle des errances et du déclin physique - est meilleure. Bonjour la solitude: Françoise Sagan se sent délaissée, la panique s’installe. Sylvie Testud parvient à mieux habiter le personnage et à faire ressentir la souffrance d’une romancière jadis célèbre, mais désormais fâchée avec tout le monde, y compris avec elle-même. Mais ces ultimes scènes ne suffisent pas à donner une densité suffisante à une mise en images finalement très peu cinématographique.

Antoine Rochat