Mon meilleur ennemi

Affiche Mon meilleur ennemi
Réalisé par Kevin Macdonald
Pays de production France, Grande-Bretagne
Année 2007
Durée
Musique Alex Heffes
Genre Documentaire
Distributeur Wild Bunch Distribution
Acteurs Jacques Vergès, Robert Badinter, Ladislas de Hoyos
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 572
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ce meilleur ennemi est Klaus Barbie, l’officier allemand qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, a dirigé la Gestapo de Lyon. Lors du procès qui l’a condamné à la réclusion à perpétuité, on lui a notamment reproché l’assassinat du résistant français Jean Moulin, la déportation des 44 orphelins juifs d’Izieu, la déportation de plus de 600 personnes dans le dernier convoi parti de France, le 11 août 1944.

Ce procès s’est déroulé en 1987. Kevin Macdonald n’y revient que pour les besoins de son récit. Ce qu’il veut montrer, c’est ce que devient le nazi après la guerre. «Ce n’est pas seulement une histoire extraordinaire, presque impossible à croire. Elle porte surtout en elle toutes les clés du monde contemporain», explique le réalisateur, auteur en 1999 de UN JOUR EN SEPTEMBRE, documentaire sur la prise d’otages de 1972 aux JO de Munich. C’est l’hypocrisie des Etats qu’il révèle à travers l’étrange destin de Barbie: comment Washington, avec le soutien d’un réseau catholique, a facilité la fuite en Bolivie de celui qu’on a surnommé «le boucher de Lyon», parce qu’il serait utile dans la lutte contre le communisme. Hypocrisie que ne manque pas de dénoncer l’énigmatique Me Vergès, défenseur de l’ancien SS.

L’enquête de Macdonald est menée comme un film policier. Le rythme et l’action, la force des images d’archives, la parole des témoins en font toutefois une œuvre bien plus riche. Elle pose la question de l’amoralité des gouvernements - de l’Irak au Darfour pour ne parler que de drames contemporains - et nous laisse pantois face à notre impuissance.

Geneviève Praplan