Une histoire italienne

Affiche Une histoire italienne
Réalisé par Marco Tullio Giordana
Pays de production Italie, France
Année 2007
Durée
Musique Franco Piersanti
Genre Drame, Historique
Distributeur Océan Films
Acteurs Monica Bellucci, Alessio Boni, Luca Zingaretti, Maurizio Donadoni, Alessandro Di Natale
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 570
Bande annonce (Allociné)

Critique

Adulés par le grand public italien durant les années 30-40, Osvaldo Valenti et Luisa Ferida forment un couple aussi célèbre à la ville qu’à l’écran. On les retrouve dans plusieurs films appelés «téléphones blancs», soutenus par le régime fasciste de Mussolini. Osvaldo (voyou séduisant) et Luisa (femme perdue et sans âme) vont scandaliser la petite bourgeoisie italienne en incarnant des personnages dissolus ou anarchisants. Leur vie privée est chaotique: cocaïnomanes, ils se livrent à tous les excès, s’adonnent à toutes les passions. Dès 1943, ils se rangeront du côté de la République de Salò, dernière incarnation de la folie mussolinienne, se compromettant avec des bandes de trafiquants et des tortionnaires coupables des pires atrocités. Quelques jours avant la Libération, ils se livreront aux partisans, espérant ainsi échapper à une condamnation à mort. Ils seront pourtant exécutés.

Avec UNE HISTOIRE ITALIENNE (traduction libre de SANGUEPAZZO, titre original), Marco Tullio Giordana (NOS MEILLEURES ANNEES, 2003) s’est attaché à décrire l’existence, de 1936 à 1945, de ce couple à propos duquel les opinions divergent aujourd’hui encore. Le film donne une place prépondérante à l’existence tumultueuse des deux protagonistes qui se déchirent, se quittent et se retrouvent. Les événements historiques, eux, sont rappelés par des bandes d’actualités de l’époque et par quelques reconstitutions d’événements en général réussies.

La composante sentimentale (parfois mélodramatique) l’emporte donc sur la réflexion historique. Evoquant les problèmes liés à la responsabilité de ces deux individus, le cinéaste avoue avoir voulu garder le ton d’une «fantaisie inspirée par les événements». Il y ajoute en passant un hommage historico-nostalgique au cinéma italien de l’époque, ce qui lui permet de glisser dans son opus quelques commentaires sur le cinéma en général.

UNE HISTOIRE ITALIENNE tient la route, soutenue qu’elle est par deux excellents acteurs (Luca Zingaretti et Monica Bellucci). Le dernier film de Giordana, intéressant à plus d’un titre, manque pourtant de souffle et l’émotion peine à s’installer. Ces réserves faites, reste une œuvre «grand public», dans le bon sens du terme.

Antoine Rochat