Critique
Depuis la présentation de SHREK, une récente tradition veut que les festivaliers aient droit à un film d’animation tous publics. Cette année, DreamWorks a aligné son KUNG FU PANDA, dont le générique déjà donne le ton, puis la première séquence, anthologie burlesque des films d’arts martiaux, avec le rêve de Po, sympathique et dodu panda se morfondant comme serveur dans le restaurant paternel spécialisé dans les nouilles...
Le destin veut que Po devienne un grand dragon du kung-fu, capable de protéger sa paisible région de la vengeance de Taï Lung, sorte d’ange déchu incarné par un féroce léopard des neiges. Le panda poussif et maladroit sera aidé par les légendaires Cinq Cyclones, Tigresse, Mante, Grue, Vipère et Singe, et leur moniteur, le Maître Shifu.
L’usine à rêves fondée par Steven Spielberg et ses complices, fonctionne à plein rendement et fournit un spectacle étourdissant. L’écran grouille de toutes parts, les décors sinisants sont superbes, les gags fourmillent, les dialogues (servis en version originale par une distribution éblouissante) pétillent d’humour, les scènes d’action donnent le tournis. Quant au message, il positive à tout va, grâce à un plaidoyer en faveur de la différence et à l’idée qu’une faiblesse bien utilisée peut devenir une grande force.
Daniel Grivel
Po, le panda géant, grassouillet et plutôt maladroit, a un avenir professionnel improbable. Son père souhaite qu’il reprenne le restaurant de nouilles de la famille, alors que lui-même rêve de devenir maître de kung-fu. Un jour, sa curiosité le pousse dans une étrange cérémonie. Sa brusque arrivée est interprétée comme de bon augure. Le grand sage Oogway le nomme Dragon Guerrier. Ainsi, Po devra suivre l’enseignement de Shifu, grand maître de kung-fu, afin de pouvoir affronter le méchant tigre blanc Taï Lung qui menace de ravager la vallée de la Paix.
Ce dessin animé 3D est une histoire singulière d’animaux exotiques, une fable épique inspirée par la culture kung-fu. Hormis le scénario un peu «tiré par les poils», le film est plutôt de belle facture. Les décors sont dans la tradition des longs métrages chinois. Les références à d’autres films sont nombreuses (HERO, TIGRE ET DRAGON, etc.) L’introduction sous forme d’estampes chinoises aux riches couleurs, ou l’antre carcéral de Taï Lung, sont particulièrement réussis. Les séquences d’entraînement au kung-fu ainsi que celles des combats donnent rythme et vivacité au film. Le ton est parfois drôle, voire burlesque: c’est que notre panda adapte la technique de combat à son embonpoint. Quant aux autres animaux - en particulier le groupe des cinq Cyclones complices de Po -, leur rôle est peu explicite et se résume à de la figuration.
Ce divertissement, aux messages implicites de tolérance et d’acceptation de soi, amusera à coup sûr les grands enfants.
Claudine Kolly
Ancien membre