Critique
Chaque été pour son anniversaire, Albert (Jean-Pierre Darroussin) emmène sa fille Jeanne visiter un nouveau pays d’Europe. Pour ses 17 ans, il choisit une petite île suédoise, convaincu d’y trouver le trésor perdu d’un Viking légendaire. Mais voilà que la maison louée pour leur séjour est déjà occupée par deux femmes, la propriétaire des lieux et une amie française. Les vacances méticuleusement organisées par Albert vont alors prendre un tout autre tournant.
Dans la douce indolence qui émane de cette île délicatement filmée, Albert et sa fille vont découvrir non pas le trésor que le père cherchait, mais quelque chose de beaucoup plus précieux. C’est avec discrétion que la réalisatrice s’attache à la relation, tantôt fusionnelle, tantôt conflictuelle, qu’entretiennent ces deux héros ordinaires, bientôt rejoints par leurs colocataires qui deviennent très vite des complices. Ce drôle de quatuor va peu à peu se dévêtir et mettre pudiquement à nu ses états d’âme, avec une touchante cocasserie. Qu’il est drôle, en effet, Darroussin lorsque, dans ce rôle de Français moyen qu’il sait si bien incarner, il s’embourbe dans la vase de ses petits travers, bermuda à carreaux sur les fesses et détecteur de métaux à la main!
De ce film en demi-teinte, n’attendons pourtant pas davantage qu’un agréable moment de détente.
Georges Blanc