Réalisé par | Clint Eastwood |
Titre original | The Proof of Life |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2008 |
Durée | |
Musique | Clint Eastwood |
Genre | Drame, Thriller |
Distributeur | pathefilms |
Acteurs | Angelina Jolie, John Malkovich, Michael Kelly, Jeffrey Donovan, Jason Butler Harner |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 570 |
Très attendu à mi-chemin d’une compétition assez peu excitante, le film apparaissait comme un prétendant sérieux à la Palme, d’autant que Clint Eastwood ne l’avait pas obtenue avec Mystic River. Le scénario s’inspire d’une histoire authentique s’étant déroulée à Los Angeles à la fin des années 20 - ce qui fournit d’ailleurs l’occasion d’une reconstitution fignolée des décors et costumes de l’époque.
Christine Collins, mère célibataire, travaille comme standardiste et fait de son mieux pour élever son fils Walter, 9 ans («Ne commence jamais une bagarre, mais sois toujours celui qui la termine...») A la fin d’une journée, elle rentre et découvre que Walter n’est pas à la maison; appelant la police, elle est priée de respecter un délai de 24 heures avant de lancer un avis de disparition. La machine se met alors en route cahin-caha, la situation étant biaisée par la corruption ambiante et des rivalités électorales.
Quelques mois plus tard, Christine se voit «restituer» un garçonnet dont elle est intimement persuadée qu’il n’est pas son fils: il est plus petit, se tient mal à table, et d’autres indices la confortent dans sa conviction. Commence pour elle une croisade longue et douloureuse: comment une femme seule et de condition modeste pourrait-elle faire le poids devant un système très macho? Heureusement pour elle, un radio-évangéliste influent s’engage à ses côtés.
Flics sûrs de leurs méthodes, paparazzis assoiffés de sensationnel, tueur en série, procès et coups de théâtre: tous les ingrédients sont réunis pour faire le portrait sans concessions des Etats-Unis aux prises avec la prohibition et tiraillés entre la volonté d’ordre et la liberté des citoyens.
Daniel Grivel
Clint Eastwood déçoit un peu avec son dernier film. Après le bouleversant Million Dollar Baby, ou les deux volets sur la bataille d’Iwo Jima, on le croyait définitivement au zénith. Mais le réalisateur et acteur étasunien est un homme et ses faiblesses expliquent aussi son empathie vis-à-vis de ses semblables. Car il s’agit de nouveau de comédie humaine avec L’Echange, qui se base sur une histoire vraie.
En avril 1928, à Los Angeles, un garçon de 9 ans disparaît sans laisser de traces. Christine (Angelina Jolie) alerte aussitôt la police qui traîne les pieds avant de se lancer dans les recherches. Celles-ci vont se poursuivre plusieurs mois, au bout desquels l’enfant est ramené chez lui. Mais le bonheur de la maman ne dure pas: cet enfant n’est pas le sien. Malgré son insistance, les enquêteurs ne prennent pas au sérieux ce qui, selon eux, n’est qu’affabulation de femme, voire paranoïa.
A travers le combat de cette mère, Clint Eastwood éclaire un côté sombre de l’histoire des Etats-Unis, la corruption de sa police et de ses cliniques psychiatriques, le sexisme qui y prévalait. La cause est juste et bonne mais son traitement difficile, et l’œuvre ne parvient pas toujours à échapper au piège du mélo et du manichéisme. Il y a aussi une Angelina Jolie pas très convaincante et, surtout, qui laisse croire que le film est conçu pour elle. Il n’est qu’à voir la façon dont elle est mise en valeur à côté des autres personnages féminins du film. La couronne du meilleur acteur ira à Jason Butler Harner pour sa remarquable interprétation d’un psychopathe.
L’Echange affiche une grande qualité cinématographique, images, cadrages et éclairages sont dignes du meilleur Eastwood qui sait toujours allier l’esthétique à l’humanisme. Mais plus serré, plus court, il aurait gagné en force.
Geneviève Praplan
Ancien membre
Nom | Notes |
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Serge Molla | 12 |
Antoine Rochat | 14 |
Serge Molla | 16 |