Critique
"Présenté à Cannes en 1998 dans la section ""Un Certain Regard"", LOUISE est un film dédié à tous les vagabonds. C'est une descente dans l'univers du métro parisien, avec ses mendiants assis au détour d'un couloir, énigmatiques et fantomatiques. Une bonne partie du film se passe en sous-sol. Il est vrai que l'on se retrouve aussi sur les toits de Paris quelques minutes. Les personnages de LOUISE n'ont pour eux que les lieux délaissés par les gens ordinaires.
Ce monde est aussi celui des loubards. Il vit donc de violences et de fuites éperdues devant tout ce qui porte un uniforme de police.
Mais Louise? Fille quelque peu perturbée, délaissée par son père, un écrivain à l'esprit embrumé, son petit ami est l'un de ces loubards avant qu'elle ne s'attache à un vagabond rencontré par hasard.
Deux à trois sentences à l'emporte-pièce sur l'amour, la liberté et le mensonge fendent de rares dialogues et sont sensées conférer aux personnages une grandeur d'âme et faire du film une réflexion philosophique. C'est n'importe quoi.
La caméra serre de près les acteurs et l'action, et traduit ainsi le regard et les impressions furtives des usagers du métro. Elle réduit la distance confortable et protectrice entre le spectateur et ce qui est projeté sur l'écran, mais le réalisateur use et abuse d'images hachées, à la façon des clips vidéos.
Elodie Bouchez retrouve là un rôle proche de celui qui l'a révélé dans LA VIE DES ANGES. On commence à se demander si elle peut jouer autre chose. Attendons."
Ancien membre
