JCVD

Affiche JCVD
Réalisé par Mabrouk el Mechri
Pays de production France, Belgique, Luxembourg
Année 2008
Durée
Musique Gast Waltzing
Genre Comédie, Action
Distributeur Gaumont Distribution
Acteurs Zinedine Soualem, François Damiens, Jean-Claude Van Damme, Valérie Bodson, Karim Belkhadra
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 570
Bande annonce (Allociné)

Critique

JCVD, c’est Jean-Claude Van Damme, né en Belgique et vedette à Hollywood de superproductions à muscles particulièrement développés. Star célèbre aussi pour ses petites phrases, d’aucuns diront ses dérapages verbaux. Mais c’est surtout, masqué par la gloire et l’argent, un homme dont la vie réelle n’a pas toujours été facile: la compromission dans de mauvais films, l’immersion dans la drogue, un divorce qui le prive de sa fille...

«Pour ma génération, c’est LE héros des films d’action par excellence, admet Mabrouk El Mechri. Mon respect envers lui n’a jamais disparu. Mon désir, en m’attelant à l’écriture du scénario, était de gommer l’image de star de pacotille qui lui colle à la peau et de revisiter le mythe.» Le film n’est pas un documentaire, mais un long métrage atypique qui mêle avec intelligence la réalité et la fiction. «C’est l’opportunité, pour Jean-Claude Van Damme, de s’investir dans un rôle inédit, avec une sensibilité plus européenne», ajoute le réalisateur.

La réalité, dans JCVD, ce sont les relations de la star avec ses agents et ses avocats, sa procédure de divorce, ses comptes en banque vides, son cafard justifié. La fiction commence alors que, fraîchement arrivé à Bruxelles, il se rend à la poste pour y toucher un mandat qu’on lui refuse: les bureaux sont aux prises avec des braqueurs qui gardent le personnel en otage. L’acteur est pris au piège.

Encore un film d’action? Pas vraiment. Car le réalisateur tire parti de la situation pour éclairer la psychologie de la star. Il confronte l’homme à la vedette avec une grande justesse, l’homme face au héros qui, en un éclair, doit absorber ses anciens rôles pour en faire une réalité. La construction du film, son cadrage, ses éclairages, la bonne utilisation des archives et, bien sûr, le jeu en contre-emploi de Van Damme sont autant de points qui signent la qualité de l’œuvre… Par l’originalité de son essai, El Mechri renouvelle avec brio le genre policier.

Geneviève Praplan