Chemin vers Saint-Jacques de Compostelle (Le)

Affiche Chemin vers Saint-Jacques de Compostelle (Le)
Réalisé par Bruno Moll
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 570

Critique

Entre Dengen, dans les Grisons, et Santiago de Compostela, il y a 2’300 kilomètres. Roman Weishaupt va les franchir à pied. Deux moments de sa vie l’y ont incité. A 16 ans, la lecture de Narcisse et Goldmund d’Hermann Hesse lui fait envier le long voyage à pied effectué par Goldmund. A 18 ans, il découvre dans son église paroissiale, sous une fresque dédiée à saint Jacques, le nom de cinq pèlerins de Dengen qui ont fait le voyage au XVIIe siècle. Il va partir à son tour, pas pour des raisons religieuses, mais pour se retrouver face à lui-même et réfléchir à son avenir.

Bruno Moll, lui, est plutôt lassé par l’engouement pour Compostelle. Mais il est curieux de voir ce que fait le pèlerin des difficultés et des privations qu’il subit heure après heure. Fasciné aussi par la relation de l’être humain avec son corps, qu’est-ce qui justifie la violence qu’on lui impose ici?

Le documentaire inspire au spectateur le vrai plaisir du voyage et son prix. Les kilomètres défilent, tout est fugace, les rencontres, les conversations, les paysages même. Ne reste que Roman, avec Roman, les pieds meurtris, le dos rompu, l’envie de tout arrêter parfois. Mais il ne cède pas et livre une clé. «Le processus de prendre les choses comme elles viennent, de lâcher prise face aux peurs, aux préjugés et au passé, de vivre le moment présent et d’être curieux vis-à-vis de ce qui vient apporte confiance et légèreté. Tout ce qui doit arriver arrive, je l’accepte, et je continue mon chemin.»

Geneviève Praplan