Je suis un cyborg

Affiche Je suis un cyborg
Réalisé par Park Chan-Wook
Pays de production Corée du Sud
Année 2006
Durée
Musique Cho Young-wuk
Genre Comédie dramatique, Romance
Distributeur Wild Side
Acteurs Oh Dal-soo, Lim Soo-Jung, Rain, Choi Hee-jin, Joo Hee
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 568
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après une trilogie sur la vengeance (dont OLD BOY, Grand Prix du Jury de Cannes 2003), Park Chan-Wook adopte un ton plus léger, encore que son film ne soit pas sans avoir un parfum de VOL AU-DESSUS D’UN NID DE COUCOU...

En effet, la jeune Cha Young-goon (Lim Soo-jung, aux allures de Joconde), ouvrière dans une fabrique de radios portatives, est conduite dans un hôpital psychiatrique après avoir perturbé le déroulement de la chaîne de montage (images dignes des TEMPS MODERNES...) Dans cet établissement peu carcéral (les patients ont une entière liberté de mouvement) et tout en couleurs pastel, elle côtoie des personnages singuliers qui ne s’étonnent pas de ce qu’elle se prenne pour un cyborg, autrement dit pour une sorte de robot humain.

Cha Young-goon musarde dans les couloirs, charriant un sac qui contient notamment une souris d’ordinateur, une petite radio et le dentier de sa grand-mère... Elle converse avec un distributeur automatique de boissons et les tubes de néon, mais reste muette à table, où elle ne mange rien, se contentant de suçoter des piles électriques pour se recharger.

Park Il-soon (Jung Ji-hoon, célèbre chanteur dans son pays sous le nom de Rain, il faut l’entendre yodler dans le film où, sur fond de Cervin, résonne «s’Berner Oberland isch schön»...), lui, porte presque constamment un masque, fait inlassablement du ping-pong, et se persuade qu’il peut dérober les talents des autres. Une idylle naît entre les deux jeunes gens; lui fait ce qu’il peut pour aider sa compagne; elle, après avoir liquidé le personnel haï en blouse blanche grâce à ses doigts transformables en armes de pong (c’est le cas de le dire!), commence à s’ouvrir.

La réalisation est très soignée et l’image léchée (le réalisateur a utilisé la même caméra numérique que celle de ZODIAC); les interprètes sont excellents. Le microcosme psychiatrique est bien observé, et l’insolite est ponctué ici et là de moments de vraie poésie.

Daniel Grivel