Togo

Affiche Togo
Réalisé par Pierre Morath, Nicholas Peart
Pays de production
Année 2006
Genre Divers
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 567

Critique

En octobre 2005, le Togo se qualifiait pour la phase finale de la Coupe du monde de football. Un exploit sportif qui avait permis au pays - jusque-là déchiré par une guerre civile - de retrouver, comme par miracle, un semblant de cohésion interne, voire une forme de légitimité sur le plan international. Mais très vite hélas les problèmes matériels surgissent: qui paiera les primes des joueurs, quels supporters pourront se rendre en Allemagne? L’entraîneur va démissionner et les défaites sur le terrain s’accumuler, contre la Corée du Sud, la Suisse, la France (l’ex-pays colonisateur)…

Les deux réalisateurs de ce documentaire n’ont pas poussé leur investigation au-delà d’une approche assez superficielle et anecdotique. Ce ne sont pas deux ou trois séquences d’émeutes dans les rues qui peuvent nous renseigner sur les causes d’un grave conflit intérieur. Ni quelques bribes de discours tenus par des hommes politiques que l’on ne connaît guère, à moins d’être un spécialiste des affaires africaines.

L’idée était pourtant bonne de pointer sa caméra sur certains quartiers de Lomé et de s’attacher aux pas de quelques habitants de la capitale. On croise ainsi - mais trop rapidement - Eloi, qui exploite une salle de cinéma où l’on pourra suivre les matchs; Blaiso, journaliste sportif en disgrâce pour avoir critiqué la politique gouvernementale; Antoine, un universitaire au chômage; Esse, une fan de l’équipe qui n’obtiendra que tardivement son visa de sortie pour suivre l’équipe togolaise en Europe. Sans oublier un duo de sorciers-charlatans qui prétendent pouvoir prédire (en rose) l’avenir sportif de l’équipe nationale et tirent profit de la situation.

Tableau d’une population qui passe des plus folles espérances à des désillusions amères, TOGO en reste là. Les propos tenus par les protagonistes du film sont souvent confus, les cinéastes ne nous apprennent presque rien sur le pays. Le titre du film laissait pourtant imaginer une approche un peu plus large.

Antoine Rochat