Critique
Depuis l’enfance, Rob Stewart s’intéresse aux requins. Au point qu’il est devenu biologiste et photographe sous-marin. Il nage avec ces grands prédateurs, décrypte leurs mystères et cherche à déconstruire le mythe du requin mangeur d’homme. Un mythe entièrement fabriqué selon lui et qui serait responsable de l’indifférence qui entoure, un peu partout dans le monde, le massacre de la population de requins à des fins commerciales.
Du Costa Rica aux îles Galapagos en passant par le Guatemala, Stewart et l’équipage de l’écologiste des mers Paul Watson tentent de dénoncer et de mettre en échec les braconniers à la solde de mafias asiatiques soutenues par des gouvernements corrompus. Il en va, selon eux, de l’équilibre écologique de la planète.
L’univers des requins n’a jamais été particulièrement attrayant. Et depuis le film LES DENTS DE LA MER (Steven Spielberg, 1975), il nous apparaît même terrifiant. La démarche du Canadien Rob Stewart - nous avoir rendu ce monde beau, riche et fascinant - n’en est que plus méritoire. Dans cet intense journal de bord, réalisé avec économie, le cinéaste mélange ses découvertes et ses réflexions, livrées en voix off, avec ses expériences et les témoignages à chaud qu’il a recueillis tout au long de son parcours maritime.
Il en résulte un documentaire militant, pertinent et très instructif, même si les réflexions de Stewart manquent de rigueur et s’égarent parfois dans des considérations philosophiques. Le cinéaste-biologiste s’impose dans l’image plus souvent qu’à son tour. Heureusement, ce manque de discrétion ne compromet aucunement le spectacle des images sous-marines, d’une beauté stupéfiante. Pas plus qu’il n’atténue la portée du discours écologiste de l’auteur, visant à la sauvegarde de cette espèce qui peuplait les océans à l’époque des dinosaures.
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