Critique
L’histoire est toute simple. Salma (Hiam Abbass, magnifique de dignité), une veuve palestinienne, réside en bordure de frontière avec Israël. C’est la raison pour laquelle, à peine le ministre israélien de la Défense a-t-il emménagé juste de l’autre côté, sa plantation de citronniers est perçue comme une grave menace, au point qu’il faudra raser lesdits arbres. C’est faire peu de cas de Salma et sa ténacité. Cette plantation, c’est toute sa vie! Elle verra des alliés inattendus venir soutenir sa cause, parmi lesquels l’épouse du ministre de la Défense.
Mais tout cela suffira-t-il à sauver ces arbres? Pour inviter à la réflexion sur l’interminable conflit opposant Israël à la Palestine, le réalisateur de LA FIANCEE SYRIENNE (2004) a opté de raconter une parabole interprétée par de solides acteurs, plutôt que de livrer un film politique. Cet angle permet de sentir le climat des relations et de mesurer les tensions quotidiennes, d’éprouver les peurs, légitimes ou projetées. Le propos est fort, mais filmé un peu platement et légèrement desservi par un scénario accordant trop d’importance à la vie personnelle et relationnelle de Salma aux côtés de qui se tient constamment le cinéaste. Ce film a remporté le Prix du public lors du Festival de Berlin en février dernier.
Serge Molla