Cahier (Le)

Affiche Cahier (Le)
Réalisé par Hana Makhmalbaf
Pays de production Iran
Année 2007
Durée
Musique Tolibhon Shakhidi
Genre Drame
Distributeur Le Pacte
Acteurs Nikbakht Noruz, Abdolali Hoseinali, Abbas Alijome
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 567
Bande annonce (Allociné)

Critique

Au pied de ce qui reste des anciennes statues de Bouddhas détruites par les talibans, à Bamiyan, vivent tant bien que mal de nombreuses familles afghanes. Bakhtay (Nikbakht Noruz), 6 ans, entend tous les jours son petit voisin Abbas (Abbas Alijome) réciter l’alphabet. Elle aimerait bien, elle aussi, aller à l’école, mais elle doit garder son petit frère.

Troisième membre de la famille Makhmalbaf à faire du cinéma - après son père Moshen et sa sœur Samira -, voilà Hana, la cadette, qui décide de s’attacher aux pas de Bakhtay, cette petite fille qui part au marché tenter de vendre ses quatre œufs pour pouvoir s’acheter un cahier d’école et un crayon - conditions sine qua non pour avoir accès en classe. Robuste et déterminée, elle y parviendra, mais en sera vite chassée. Elle deviendra la victime, tout comme son ami Abbas, des brutalités d’une bande de garçons plus âgés qu’eux, qui jouent à la guerre et qui détiennent déjà plusieurs fillettes en «otages».

On comprend la démarche de la cinéaste: montrer les ravages de la guerre sur la population, sur les enfants, tout particulièrement sur ces jeunes garçons qui, armés de mitraillettes en bois, terrorisent les gamines au prétexte qu’elles ne cachent pas leurs cheveux ou leurs yeux, qu’elles mangent du chewing-gum ou s’amusent avec un tube de rouge à lèvres. Les voilà alors qui miment la lapidation des filles «impures», qui construisent des pièges dans le sol comme le faisaient «les Américains au Vietnam» (sic), tout en n’oubliant pas de changer de rôles et d’être à leur tour tous tués.

«Meurs, si tu veux être libre!» hurle l’un des «terroristes» à Bakhtay. Voilà pour le ton du film: le message est clair, la métaphore lisible et les enfants font preuve d’un naturel parfait et terrible. LE CAHIER pose à juste titre la question de l’avenir de ces garçons tout imprégnés de violence, mais si le film est respectable, si certaines images en disent long, le propos général et la réflexion manquent parfois de profondeur.

Antoine Rochat