Bonheur d'Emma (Le)

Affiche Bonheur d'Emma (Le)
Réalisé par Sven Taddicken
Pays de production Allemagne
Année 2006
Durée
Musique Christoph Blaser, Steffen Kahles
Genre Romance, Drame
Distributeur Jour2fête
Acteurs Nina Petri, Jürgen Vogel, Jördis Triebel, Hinnerk Schönemann, Karin Neuhäuser
N° cinéfeuilles 566
Bande annonce (Allociné)

Critique

Avec un titre pareil, on pouvait s’attendre à une gentille bluette ou à une comédie un peu mièvre. Que non point: le deuxième film du jeune réalisateur allemand Sven Taddicken tient avant tout du conte dramatique et sentimental, bien pimenté d’humour.

Bardé d’une dizaine de prix (Prix du public, Prix d’interprétation féminine, etc.), LE BONHEUR D’EMMA est une adaptation d’un roman (Les Amis d’Emma, de Claudia Schreiber, par ailleurs scénariste du film). Personnage principal, Emma vit seule à la campagne. Couverte de dettes, elle élève des cochons et traite tous ses animaux avec amour et tendresse. L’autre personnage c’est Max, un vendeur de voitures qui apprend, lors d’une visite médicale, qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale. Sa réaction sera de fuir, mais une sortie de route intempestive projettera son véhicule dans la cour de la ferme d’Emma… Pour elle, un don du ciel. Quant à lui? La suite, prévisible pour une bonne part, reste pourtant à découvrir. La fin pourrait être mieux maîtrisée, mais ne chipotons pas trop.

Conte parfois un peu rude, LE BONHEUR D’EMMA ne se soucie guère de vraisemblance et s’amuse à surprendre le spectateur. Les dialogues, volontiers décalés, relancent l’intrigue dans des directions imprévues. Les digressions, les situations cocasses surgissent au moment où le mélo montre le bout de l’oreille: le cinéaste a du métier et s’amuse visiblement à dérouter le spectateur. Cela avec doigté, sans appel du pied, sans roublardise cinématographique. Seule consigne à respecter pour que la magie opère: laisser son esprit de logique au vestiaire.

Réflexion (légère) sur la vie, sur la mort, sur la solitude, LE BONHEUR D’EMMA raconte un court moment d’existence heureuse. Dans cette tragi-comédie - qui est aussi un tableau des petits détails du quotidien de la vie -, les acteurs sont à leur aise et jouent juste. Le film a connu un joli succès en Allemagne (il est sorti en 2006) avant de poursuivre sa carrière à l’étranger. En France, et en Suisse allemande également, mais curieusement pas en Suisse romande. Voilà donc une bonne occasion de constater, à travers une production qui ne se prend pas la tête, que le cinéma allemand se porte bien.

Antoine Rochat