Critique
Tous deux atteints d’une tumeur cancéreuse, un multimillionnaire (Jack Nicholson) et un mécanicien sur voitures (Morgan Freeman) se retrouvent dans la même chambre d’hôpital, avec tout le temps nécessaire pour dresser le bilan de leurs vies si dissemblables. Ils découvrent qu’ils ont au moins deux choses en commun: un formidable appétit de vivre et le ferme désir de réaliser d’urgence tous leurs rêves inaccomplis. Les deux compères embarquent alors pour la plus belle des virées.
On aimerait pouvoir souscrire à ce voyage de l’amitié, émaillé d’aventures, de complicité, d’éclats de rire, mais aussi de disputes et de divergences de points de vue. On est sensible à la profondeur de pensée et au sens des valeurs de l’un des comparses comme on accepte la superficialité et l’égocentrisme de l’autre. On prend un certain plaisir à suivre le scénario complètement débridé. Mais on reste finalement sur sa faim. Parce que le message demeure flou, parce que l’émotion n’est qu’effleurée, parce que cette virée a tendance à tourner au voyage touristique, parce que cet ultime voyage qui débouche sur un nouveau départ nous laisse perplexes. Mais à elle seule, la performance de ces deux monstres sacrés que sont Nicholson et Freeman mérite le détour.
Georges Blanc