Faut que ça danse!

Affiche Faut que ça danse!
Réalisé par Noémie Lvovsky
Pays de production France
Année 2006
Durée
Musique Archie Shepp
Genre Comédie dramatique
Distributeur UGC
Acteurs Sabine Azéma, Valeria Bruni Tedeschi, Bulle Ogier, Jean-Pierre Marielle, John Arnold
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 564
Bande annonce (Allociné)

Critique

Comédie intimiste, un tantinet «popu», FAUT QUE ÇA DANSE! tient la route. Ou peu s’en faut. Comédienne et réalisatrice française (on l’a vue récemment dans ACTRICES, de Valeria Bruni Tedeschi), Noémie Lvovsky porte un regard amusé sur une famille éclatée, abordant tantôt des sujets très légers, tantôt d’autres qui le sont moins, comme la folie, la vieillesse ou la mort.

L’injonction initiale donnée par la cinéaste - «Il faut que ça danse!» - doit être comprise comme une invite à ne pas oublier de profiter de la vie. Comme ne l’oublie pas Salomon Bellinsky (Jean-Pierre Marielle, excellent) qui, à 80 ans, se prend pour Fred Astaire et suit des cours de claquettes, tout en faisant la cour à une charmante quinquagénaire, Violette (Sabine Azéma). Sa fille Sarah (Valeria Bruni Tedeschi) n’oublie pas de danser non plus, elle qui attend un enfant et qui tente de régler les problèmes de son égoïste de père avec son ex., Geneviève (Bulle Ogier), atteinte de la maladie d’Alzheimer. Comme ne l’oublie pas enfin l’aide de ménage africain, M. Mootoousamy (Bakary Sangare), qui s’efforce d’aménager au mieux l’existence de ladite Geneviève. Que l’on vieillisse, que l’on rêve, que l’on cauchemarde parce qu’on a vu sa propre famille disparaître dans l’Holocauste, il est indispensable de retrouver d’autres repères et, surtout, le goût de vivre. Noémie Lvovsky réussit, grosso modo, à faire passer le message.

On regrettera pourtant, dans ce film, l’absence d’un véritable canevas. Cette chronique familiale, très décousue, tente de s’articuler autour de séquences fortuitement mises bout à bout, de sketches - le plus souvent réussis - ou de situations insolites qui recèlent quelques facilités: une structure filmique qui fait davantage penser à un patchwork qu’à un récit un tant soit peu construit. Un flottement que l’on retrouve d’ailleurs dans ce qui sert de conclusion à ce portrait de famille.

Ces réserves faites (le côté «bric-à-brac» et désordonné du film), on saura gré à Noémie Lvovsky d’avoir su éviter la gaudriole et la plaisanterie gauloises. A une époque où le cinéma français bat souvent lourdement de l’aile (voir ASTERIX ou ÇA SE SOIGNE?…), on ne va tout de même pas faire la fine bouche. FAUT QUE ÇA DANSE! reste une bonne leçon de vie, un film qui se situe entre l’émotion et le rire, sans grande prétention, mais divertissant, dans le bon sens du terme.

Antoine Rochat