Intraçable

Affiche Intraçable
Réalisé par Gregory Hoblit
Pays de production U.S.A.
Année 2008
Durée
Musique Christopher Young
Genre Policier, Thriller
Distributeur Paramount Pictures France
Acteurs Billy Burke, Diane Lane, Colin Hanks, Joseph Cross, Tim de Zarn
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 564
Bande annonce (Allociné)

Critique

Cela commence par la mort en direct d’un chat et se clôt sur une scène de torture digne des horreurs façon SAW… Entre-temps, le cinéaste Gregory Hoblit nous embarque dans la jungle informatique, l’univers du piratage et de la criminalité sur internet.

L’agent spécial Jennifer Marsh (Diane Lane) appartient à la section Cybercrime du FBI, chargée de traquer les fraudeurs et les pédophiles utilisant internet à des fins criminelles. L’inspectrice est sur la piste d’un prédateur d’un style assez particulier qui diffuse sur la «toile» des images de toutes les tortures qu’il inflige aux victimes qu’il a réussi à séquestrer dans sa cave. Un sadique qui - raffinement suprême - invite les visiteurs de son propre site (www.tuez_avec_moi.com) à participer directement à leur exécution: plus nombreuses en effet seront les connexions des internautes sur ce site, plus vite la victime mourra…

INTRAÇABLE, on l’a compris, est un thriller qui travaille sur les nerfs du spectateur. Côté pile, on aborde - en de trop rares instants hélas - un sujet intéressant touchant aux limites de notre curiosité visuelle et à l’influence de certains médias sans scrupules qui n’hésitent pas à fournir à un certain public (il existe, c’est vrai) des images hors du commun, intimes ou violentes. Côté face en revanche, tout part très vite dans le sens d’une tension dramatique jouant sur la présence d’un psychopathe-sadique-informaticien-surdoué. En fait de suspense il n’y en a guère, tant la technologie informatique nous échappe, tant les traits sont forcés, et tant est prévisible tout ce qui va se passer.

La mort en direct et en public reste un mauvais fantasme du cinéma. Que dire de plus d’INTRAÇABLE, un film avant tout soucieux d’efficacité et qui, s’il décrit incidemment les déviances d’un malade commettant ses meurtres en direct sur la «toile», propose lui-même des images insupportables à son public? Le film, racoleur, offre finalement sur l’écran les mêmes images et use des mêmes procédés que ceux qu’il tente - très mollement - de dénoncer.

Antoine Rochat