Brume

Affiche Brume
Réalisé par Frank Darabont
Pays de production France, U.S.A.
Année 2009
Durée
Musique Marco Beltrami
Genre Policier
Distributeur TFM Distribution
Acteurs John Goodman, Peter Sarsgaard, Tommy Lee Jones, Mary Steenburgen, Kelly Macdonald
N° cinéfeuilles 564
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un gros orage frappe l’ouest du Maine et endommage la propriété de David Drayton (Thomas Jane). Le lendemain, le lac tout proche se recouvre d’une brume opaque de mauvais augure. Accompagné de son fils Billy (Nathan Gamble), David part faire quelques courses dans un supermarché voisin. Surprise: la brume semble cacher des créatures, d’abord invisibles, mais qui se révéleront par la suite particulièrement immondes et meurtrières.

Une cinquantaine de clients vont donc se retrouver coincés à l’intérieur d’un supermarché, et dans l’obligation de s’organiser. L’inquiétude, la panique s’installent. Les uns cherchent à s’échapper, d’autres décident de résister aux violents assauts des bestioles - cela va de la pieuvre tentaculaire et griffeuse à l’araignée volante porteuse de glu, en passant par toutes les sortes de crabes, porcs-épics rampants ou autres aberrations de la nature. Alien et consorts n’ont qu’à bien se tenir, la relève est assurée! -, tous insectes violemment agressifs qui finiront par pénétrer dans les locaux. Une femme au fanatisme religieux exacerbé ajoutera encore au désordre en prédisant l’arrivée du Jugement dernier, prêchant l’Apocalypse et incitant au sacrifice humain.

Après plusieurs adaptations d’autres récits moins sombres de Stephen King, le scénariste (et réalisateur à ses heures) Frank Darabont s’attaque, avec BRUME, à une nouvelle assez terrifiante du même auteur. BRUME peut être vu comme une sorte de parabole sur une société subitement condamnée à vivre en vase clos et qui - constat cynique et désabusé - sombrera dans l’hystérie. La déraison l’emportera, le supermarché deviendra le théâtre d’une forme de guerre civile, et les menaces extérieures (celles des créatures mutantes) apparaîtront finalement moins dangereuses que la crise interne qui éclatera et amènera les membres de la communauté à s’entredéchirer.

BRUME est un film de science-fiction et d’horreur. On sauvera de tout cela une distribution excellente et quelques bonnes séquences, celles en particulier où le cinéaste réussit à installer peu à peu un climat d’angoisse poisseux et une tension dramatique grandissante. Pour le reste, BRUME s’adresse aux amateurs du genre. On peut bien sûr (et sans démériter) refuser d’entrer dans ce monde-là, comme on peut aussi refuser (ou trouver géniale) l’explication finale, attribuant les responsabilités de ce désastre aux recherches de quelques apprentis-sorciers militaires férus de manipulation génétique… Dont acte.

Antoine Rochat