Château des singes (Le)

Affiche Château des singes (Le)
Réalisé par Jean-François Laguionie
Pays de production France, Allemagne, Grande-Bretagne
Année 1999
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Animation
Distributeur MK2 Diffusion
Acteurs Matt Hill, Patrick Prejean, Sally Ann Marsh, Michael York, Michael Lonsdale (I)
Age légal 7 ans
Age suggéré 7 ans
N° cinéfeuilles 401
Bande annonce (Allociné)

Critique

A côté de la grosse artillerie états-unienne, voici le chant gracieux d'une flûte française. Jean-François Laguionie, qui a déjà donné quelques perles comme LA DEMOISELLE ET LE VIOLONCELLE, LA TRA­VERSEE DE L'ATLANTIQUE A LA RAME et GWEN OU LE LIVRE DE SABLE, raconte ici une jolie fable sur le courage.

Le peuple des singes, qui vivait paisiblement dans la savane, a été scindé par un cataclysme. Les uns, les Woonkos, ont survécu en se réfugiant au sommet de la forêt tropicale, sur la canopée, d'autres, les Laankos, en s'établissant sur un énorme rocher. Les premiers sont moins «civilisés» et sont en proie à toutes sortes de superstitions relatives au «monde d'en bas»; les seconds constituent une société monarchique instruite et développée technologiquement.

Kom, jeune singe «sauvage» à l'esprit frondeur et aventureux, découvre accidentellement le monde d'en bas, ses merveilles mais aussi ses défauts. Il y a le roi; Gina, la petite servante espiègle; Flavius, vieux sage gentiment pontifiant (jolie composition vocale de Michael Lonsdale); l'affreux grand chambellan Sérignole et son âme damnée; Gorine, une princesse empoisonnée à petit feu...

Jean-François Laguionie a découvert le cinéma d'animation grâce à Paul Grimault, et ça se voit. La technique est traditionnelle - celle peinte à la main et tourné image par image, avec les décors, sur un banc-titre -, avec cependant recours à l'informatique pour des réalisations plus lourdes. Couleurs et décors sont merveilleux, et les personnages rappellent ceux des livres pour enfants des années 40-50. Si les chansons s'insèrent avec moins de bonheur que dans les dessins animés états-uniens, le tout dégage toutefois un charme délicieux et légèrement suranné. La fable est belle, le ton aimable, l'humour plein de finesse. Les enfants petits et grands (de 10 à plus de 77 ans) y trouveront un plaisir de qualité.

Au temps des rouleaux compresseurs des grandes compagnies d'outre-Atlantique, n'hésitez pas à donner un coup de pouce à une co-production européenne, et à une petite maison de distribution de chez nous qui se blottit à Vinzel!

Daniel Grivel