Critique
Margot (Alice Taglioni) et Victor (Jocelyn Quivrin), la trentaine, travaillent dans le même cabinet d’avocats. Jeunes cadres beaux et dynamiques, ils forment un couple uni. Lorsque le patron doit nommer un associé, les deux ambitionnent le poste. Mais il n’y aura qu’un élu. Alors qu’adviendra-t-il quand l’un sera subordonné à l’autre? C’est à cette question que tente de répondre la réalisatrice et scénariste Léa Fazer dans une comédie originale.
Qui aura le poste? Ne voulant trancher, elle a imaginé un double scénario: elle entrecroise les deux hypothèses selon que c’est «elle» ou «lui» qui décroche le poste. Quel que soit celui qui devient l’associé du boss, la vie du couple rencontre des heurts. Le goût du pouvoir, l’ambition tentent celui qui a les honneurs, et riment souvent avec parade et mensonges, qu’on soit homme ou femme, démontre la réalisatrice. Le travail tard au bureau poussera forcément l’avocat dans les bras d’une secrétaire affriolante. Au sommet de la hiérarchie, l’avocate acceptera inévitablement les avances de son patron. Et les clichés vont suivre, clichés d’une banalité plutôt confondante.
Si la réalisation est soignée, si les dialogues sont bons, si les acteurs tirent leur épingle du jeu en étant à l’aise dans les deux registres - tant Margot en avocate sexy aguichante ou en mère de famille débordée et négligée que Victor touchant et craquant en simple avocat amoureux ou en homme de pouvoir arrogant, ou Nicolas (Thierry Lhermitte) en manipulateur de grande classe, ou Juliette (Pascale Arbillot) en femme désabusée et féministe -, l’uniformité des situations jouées en parallèle devient lassante et enlise l’audace du début. Avec ses moins et ses plus, NOTRE UNIVERS IMPITOYABLE se laisse regarder sans déplaisir.
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