Cortex

Affiche Cortex
Réalisé par Nicolas Boukhrief
Pays de production France
Année 2008
Durée
Musique Nicolas Baby
Genre Thriller, Policier
Distributeur Wild Bunch Distribution
Acteurs Julien Boisselier, Claude Perron, André Dussollier, Marthe Keller, Chantal Neuwirth
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 563
Bande annonce (Allociné)

Critique

La maladie d’Alzheimer ne fait plus peur au cinéma, plusieurs réalisateurs s’y sont déjà essayés. L’an dernier, la jeune Sarah Polley lui a consacré le très beau LOIN D’ELLE avec Julie Christie. Nicolas Boukhrief, lui, mélange plusieurs intentions, celle de parler de la génération de soixante ans, d’explorer la fragilité de la démence sénile, d’utiliser le huis clos et de réaliser un film policier.

Charles (André Dussollier), ancien commissaire de police, souffre de la maladie d’Alzheimer. Encore lucide, il décide d’entrer dans une clinique pour les personnes atteintes de démence sénile. Il s’y installe et observe ce qui s’y passe, notant tout dans un carnet. Un jour, un pensionnaire disparaît. Charles apprend son décès par les commérages. Bientôt, c’est son amie Carole (Marthe Keller) qui disparaît à son tour. Pressentant le crime, Charles s’enfuit et retourne chez son fils (Julien Boisselier). Mais comment faire confiance à son cerveau dérangé?

CORTEX joue entre le vrai et le faux, le réel et l’imaginaire, la vérité et le délire. Tourné du point de vue de Charles, il se construit sur un plancher qui se dérobe, se nourrit d’une tension qui tourne en boucle, sans trouver d’exutoire. Charles est-il fou, ou pas? Faut-il le croire ou non? Ce qu’il observe paraît suspect, mais les griffonnages forcenés de son cahier de notes disent le contraire.

Nicolas Boukhrief a bien observé les patients qui souffrent d’Alzheimer, les proches qui n’osent plus faire confiance. Jean Dussollier, Marthe Keller aussi, savent de quoi il retourne, parfaits dans ce rôle difficile, où confusion et lucidité se mélangent. Tandis qu’une caméra critique pointe le grave problème de la surmédication, dans ces maisons que l’on dit «de repos». Intéressant et bien joué, CORTEX (c’était aussi le surnom donné au commissaire par ses hommes) ouvre une fenêtre sur la folie et laisse entrevoir le vertige qu’elle représente, pour ceux qui en souffrent et ceux qui la côtoient.

Geneviève Praplan