Critique
Enfin un dessin animé qui non seulement va ravir les «grands», mais même, et surtout, ceux auxquels il est destiné: les enfants. Une œuvre créative et burlesque, qui respecte les choix de Tomi Ungerer, en s’appuyant avant tout sur son histoire.
Si vous n’avez pas lu Les Trois Brigands, premier ouvrage pour enfants de Tomi Ungerer, c’est sans doute parce que vous étiez déjà un «grand» en 1961. Le dessin animé vous permettra de rattraper en partie votre retard… et, en même temps, fera naître en vous de poignants regrets. Mais il n’est pas encore trop tard: Tomi Ungerer a écrit (et illustré) des quantités d’albums, dont certains ne sont pas à mettre entre des mains innocentes. Mais surtout, il a dit: «Les enfants n’ont pas besoin de livres pour enfants, mais d’histoires bien racontées.»
L’histoire en question, il a fallu la rallonger! Les 32 courtes pages de l’album original n’auraient pas suffi à un long métrage, et le risque principal était donc de dénaturer l’œuvre d’Ungerer. Obstacle évité grâce à la volonté des producteurs et du réalisateur, Hayo Freitag, d’échapper au style douceâtre et sage des productions Walt Disney. Quel est-il, alors, le style de ces TROIS BRIGANDS? Un graphisme simple mais jamais infantilisant, des personnages attachants et impeccablement développés, une musique entraînante, et surtout le meilleur hommage qu’ait pu recevoir Ungerer: une mise en scène à la fois discrète et inventive. Car ici la technique ne prend jamais le pas sur le récit, et l’humour n’est jamais envahissant ou forcé. Mais LES TROIS BRIGANDS n’est surtout pas à classer dans une catégorie «antiproductions américaines»: l’œuvre se pose comme une séduisante alternative, qui bénéficiera assez justement de la nostalgie des parents et de l’émerveillement des enfants!
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