Survivre avec les loups

Beaucoup d’enfants se sont perdus pendant la Seconde Guerre mondiale, enfants rendus orphelins par les bombardements, enfants de Juifs déportés. Parmi ces derniers, la petite Misha Defonseca a opiniâtrement marché vers l’est, dans l’espoir d’y retrouver ses parents. Son épopée a duré trois ans, de Bruxelles en Ukraine et retour. Devenue adulte, elle écrit son histoire dans un livre, Survivre avec les loups, qui va inspirer à Véra Belmont son premier long métrage.

Lorsque ses parents sont dénoncés, Misha (Mathilde Goffart) a 7 ans. Elle est prise en charge par des hôtes qui profitent de la situation, puis se réfugie chez un vieux fermier (Guy Bedos) qui lui offre une boussole. Elle y découvre la direction de l’est où elle a compris que ses parents ont été emmenés. Lorsque les fermiers sont arrêtés, elle s’enfuit dans la forêt et, aidée de sa boussole, se met en marche vers l’Allemagne, hantée par la faim et le souvenir de sa mère. Très vite, elle s’adapte à la vie des bois et survit en se faisant des amis parmi les loups qu’elle croise.

Ce serait une dure mais belle histoire de résistance enfantine si elle n’était pas relatée si pesamment, avec une mise en scène surfaite et, surtout, un regard d’adulte. La complaisance qui prévaut dans les scènes les plus dramatiques éloigne la réalité. Des ellipses incongrues dérangent la chronologie de l’aventure. Il y a trop d’artifices, trop de maladresse, peut-être trop de volonté de bien faire pour qu’on prenne au sérieux le drame vécu par l’enfant. Dommage!