Critique
D’entrée de jeu, le spectateur est plongé dans le Danemark du VIe siècle. Une salle de fêtes rustique accueille un banquet à côté duquel le raout final des albums d’Astérix fait figure de pique-nique paroissial... La fiesta est perturbée par l’irruption dévastatrice d’un monstre, Grendel, hybride de Frankenstein, de la Momie et d’un mort-vivant. Le roi Hrothgar (Anthony Hopkins) en vient à souhaiter l’intervention d’un héros légendaire. Ce sera Beowulf (Ray Winstone), géant body-buildé, qui viendra à bout de Grendel malgré les intrigues du faux-cul Unferth (John Malkovitch). Mais il succombera aux charmes de la mère de Grendel (Angelina Jolie)...
Qu’adviendra-t-il du royaume du Danemark? A cette question shakespearienne, Robert Zemeckis (A LA POURSUITE DU DIAMANT VERT, RETOUR VERS LE FUTUR, FORREST GUMP, SEUL AU MONDE, QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT...) apporte une réponse de haute technologie. S’il s’est inspiré du poème épique éponyme du VIIIe siècle, qui a également titillé J. R. Tolkien, il a recouru à la performance capture, qui permet de reproduire des comédiens en infographie: jouant sans décors, leurs gestes et leurs expressions sont numérisées. Zemeckis l’avait déjà fait avec PÔLE EXPRESS, mais les progrès techniques survenus depuis sont stupéfiants. On n’est pas loin du jour où il sera possible de faire des films avec des stars disparues depuis longtemps.
L’exploit informatique mis à part, LA LEGENDE DE BEOWULF laissera le souvenir d’un somptueux nanar, superkitsch, genre péplum de série Z, à savourer au ixième degré...
Daniel Grivel
