Critique
Ce film qui retrace la vie quotidienne de quelques handicapés mentaux vivant en communauté dans une maison du Toggenburg a reçu à Soleure le Prix du Cinéma suisse dans la catégorie du documentaire (voir CINE-FEUILLES n. 366, p. 17).
Il y a quelques années, on cachait les handicapés, on en avait honte, on voulait les ignorer. Aujourd'hui heureusement on ne les ignore plus. On peut même affirmer que ces hommes et ces femmes sont capables de nous enrichir et nous apprennent à mesurer nos limites comme notre capacité d'amour.
Il n'en reste pas moins une certaine gêne face à ces êtres humains si différents. On ne sait pas toujours comment se comporter. On ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine curiosité en même temps que l'impression culpabilisante d'être voyeur.
C'est le mérite du film de Christian Davi de regarder ces pensionnaires dans les yeux, de leur donner la parole et finalement de nous les rendre proches. En sortant de cette projection, nous avons l'impression de nous être fait des amis.
Maurice Terrail
